Le Maroc à nouveau candidat au conseil de l’OMI, après un mandat de deux ans 2012-2013, nos décideurs ont jugé que le bilan de notre pays dans cette institution était suffisamment honorable pour se représenter à nouveau aux élections de ce conseil.
Nos politiques, qui sont des professionnels des élections ont-ils poussé le bouchon un peu trop loin cette fois-ci ? Si au Maroc, il ne suffit pas de présenter un bilan de son précédent mandat ou un programme sérieux pour celui futur pour être élu ou réélu, dans les institutions internationales comme l’OMI c’est plutôt un autre son de cloche.
Selon la dépêche MAP annonçant cette candidature, nos décideurs ont trouvé des arguments de poids à faire valoir : Lors de cette Assemblée générale, le Maroc compte faire valoir sa vocation maritime (3.500 Km de côtes), ses atouts et avancées réalisées dans le domaine maritime.
Une réception a été organisée dans la capitale londonienne à l'initiative de l'ambassade du Royaume en Grande-Bretagne pour soutenir et promouvoir la candidature du Maroc au Conseil de l'OMI qui compte 40 Etats membres, élus pour un mandat de deux ans.
Ainsi, à la lecture de l’argumentaire produit ci-dessus, on en déduit que pour gagner des élections au sein du conseil de l’OMI, il suffirait d’un bon plat de Mechoui et un beau discours sur son histoire, sa position géographique et ses ambitions maritimes futurs.
A ma connaissance, aucune personnalité maritime ou portuaire digne de ce nom n’a été invitée à faire partie de la délégation officielle marocaine qui ira défendre cette candidature. Celle-ci sera, comme d’habitude composée principalement des portuaires : TMPA, ANP, DPDPM, et peut être la DMM, mais certainement en plus des traducteurs maitrisant l’anglais.
Demain lundi, deux événements maritimes majeurs auront lieu l’un à Londres et l’autre à Brest. Ainsi, la Marine Royale va réceptionner à Brest sa FREMM, une frégate de 500 Millions d’euros dont la valeur vaut tout une flotte marchande: au moins 10 navires à passagers de 20 Millions d’euros chacun+ 30 navires de commerce de 10 Millions d’euros chacun et qui pourraient générer des recettes en devises de 700 Millions de dollars par an et quelques 7000 emplois, alors qu’à Londres nos officiels tenteront de convaincre l’OMI que le Maroc est une nation maritime grâce au port de Tanger Med et une flotte marchande qui compte 3 caboteurs.
Comme vous pouvez le voir, le ridicule ne tue pas.
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