Réunis en date du 1er juin 2011, les membres de l’Association Marocaine d’Aquaculture (AMA) se sont penchés sur la situation actuelle du secteur de l’aquaculture qu’ils ont unanimement qualifié d’alarmante à plusieurs égards.
Les professionnels réunis ont d’abord mis l’accent sur la situation désespérée des ostréiculteurs de Oualidia qui sollicitent depuis 2009 la mise en place de mesures d’accompagnement concrètes afin de sauvegarder les exploitations existantes et d’éviter la disparition d’une activité emblématique d’un site écologiquement sensible qui focalise, à juste titre, l’attention des Plus Hautes Autorités du Pays.
Les membres de l’AMA basés à Dakhla font également état d’importantes mortalités au niveau de lots de naissains d’huîtres importés de provenance douteuse par certains opérateurs et déplorent l’immobilisme du département en charge qui ne semble pas saisir l’ampleur de cette catastrophe zoo-sanitaire, potentiellement préjudiciable à la crédibilité du système national de surveillance des épizooties, clef de voûte pour le développement d’une aquaculture saine.
Certes, l’annonce de la création de l’Agence Nationale de Développement de l’Aquaculture lors de la présentation du Plan Halieutis en septembre 2009 a suscité une lueur d’espoir quant aux perspectives de développement de l’aquaculture dans notre pays, mais force est de constater qu’un an après la présentation du projet de loi 52-09 instituant ladite agence et trois mois après même sa publication au bulletin officiel, aucune structure opérationnelle n’a encore été mise en place et le sentiment d’abandon de la profession est plus que jamais grandissant.
En fait, au-delà des effets d’annonce du ministère de tutelle en termes d’objectifs de production démesurés, il est aujourd’hui urgent d’entamer une véritable concertation avec les professionnels sur les moyens à mettre en œuvre pour sauvegarder les sites et les exploitations aquacoles existants et ce, dans le cadre d’une feuille de route réaliste et cohérente visant à sortir l’aquaculture nationale de son marasme.
Aussi, le développement du potentiel aquacole national, vecteur stratégique de progrès des communautés côtières et de renouveau du secteur halieutique, est tributaire de la maîtrise des enjeux écologiques, technologiques et socioéconomiques associés à une gestion responsable et durable des ressources marines et ce, dans le cadre d’une vision ambitieuse clairement définie à même de positionner notre pays à l’avant-garde en termes d’aménagements et d’innovations aquacoles.
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