Ignorance, Épaves et Ports du Maroc

Sécurité Maritime
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Résumé : de 1260 à 1962, le Maroc atteint progressivement un niveau élevé dans la conduite de toute la chaîne portuaire, de l’hydrographie aux engins de levage en passant par la réparation ou la construction navale. De plus, dans le sillage de l’opération Torch (débarquement américain de novembre 1942), le pays acquiert une haute maîtrise dans le traitement des épaves. En effet, suite aux bombardements, plusieurs bâtiments sont coulés au port de Casablanca : un cuirassé, un escorteur, plusieurs sous-marins, un paquebot, des torpilleurs, des cargos, un remorqueur, des dragues, des chalutiers et un dock flottant. Dès le mois suivant, on découpe et on relève plus de cinquante navires échoués dans les bassins, à la cadence d’une épave par semaine.

 

Cependant, vers la fin des années 60, la science portuaire recule brutalement, avec évaporation du savoir et des expériences. Le manque de qualification des responsables et le relâchement de l’autorité chargée des ports en sont la cause principale. Le laisser-aller, au début juridique et organisationnel, finit par toucher l’ensemble des métiers de base. C’est ainsi que des grues neuves ne fonctionneront presque jamais, tel le portique à conteneurs réceptionné en 1991. Dans une indifférence insolente, on laisse des épaves mettre en péril un site d’une grande valeur écologique (navire naufragé en 1978 dans la lagune de Naila non loin de Laâyoune), bloquer l’embouchure d’un fleuve (oued Oum er rabii), tuer le commerce d’un port (Larache), contrarier son extension (Casablanca), entraver son exploitation (Tanger) ou bien encore condamner la totalité d’un quai (Dakhla).

Lire:Ignorance, épaves et Ports du Maroc Par Najib CHERFAOUI Expert Maritime et Portuaire