L'espoir d'un vaccin mais de multiples solutions sont nécessaires pour résoudre la crise du changement d'équipage

Sécurité Maritime
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La disponibilité de vaccins COVID-19 et de tests rapides et standardisés pour le virus pourrait être cruciale pour aider à résoudre la crise actuelle du changement d'équipage. Toutefois, une réunion d'un échantillon représentatif d'agences des Nations unies, d'organisations de transport maritime, de syndicats et d'entreprises maritimes et logistiques a convenu que l'accent devait être mis sur l'élaboration d'une série de solutions pratiques.

Quelque 400 000 marins sont bloqués en mer, des mois après la fin de leur contrat, et l'on signale de plus en plus de cas de fatigue et de détresse mentale graves. Un nombre similaire de marins essaient de rejoindre des navires pour commencer des contrats, mais le transit vers et depuis les navires est contrecarré par les restrictions et limitations de voyage imposées en raison de la pandémie.

La table ronde (13 novembre), organisée par le secrétaire général de l'OMI, Kitack Lim, a permis un échange d'idées franc sur la manière d'aller de l'avant. Parmi les propositions discutées figuraient de nouvelles pressions pour mettre en place des couloirs de santé publique, la mise en œuvre régionale de protocoles permettant aux ports/aéroports de faciliter les changements d'équipage et le concept d'un passeport ou d'un certificat sanitaire numérique inviolable pour les marins.

Bien que des progrès aient été réalisés, un plus grand nombre de pays doivent désigner les marins comme travailleurs essentiels et leur accorder les droits qui sont accordés aux travailleurs essentiels pour le voyage et le transit. Les participants ont déclaré qu'il fallait continuer à sensibiliser le monde politique et au-delà à la crise du changement d'équipage, en mettant notamment l'accent sur les droits de l'homme des marins.

M. Lim a souligné les efforts de collaboration de l'OMI pour maintenir la crise du changement d'équipage à l'ordre du jour, avec des réunions bilatérales en cours avec les pays, des webinaires régionaux pour sensibiliser et partager les meilleures pratiques, et des démarches pour faire adopter une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies.  

Autour de la table (virtuelle), le désir de travailler ensemble pour résoudre la situation actuelle reste élevé, avec une réelle préoccupation pour le bien-être des marins, pour leurs droits humains et pour le risque accru pour la sécurité en mer. La fatigue des marins reste une préoccupation majeure. De nombreux cas individuels - y compris ceux signalés à l'équipe de l'OMI chargée de la crise des marins - mettent en évidence un besoin désespéré d'action, et non de paroles. De nombreux participants ont exprimé leur inquiétude et leur condamnation face aux récents exemples de certaines compagnies qui insistent sur les clauses de "non changement d'équipage" dans les contrats, une pratique qui exacerbe la crise du changement d'équipage et menace davantage la sécurité de la navigation.  

Des réunions supplémentaires sur des domaines de travail spécifiques seront organisées, afin de discuter des aspects pratiques des différentes propositions examinées et de veiller à ce que des solutions et des initiatives soient mises en œuvre.  

Des chefs et des représentants de la Commission européenne ont participé à cette réunion : BIMCO, Forum des biens de consommation (CGF), Cruise Lines International Association (CLIA), Association internationale des ports et havres (IAPH), Association du transport aérien international (IATA), Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), Association maritime chrétienne internationale (ICMA), Chambre internationale de la marine marchande (ICS), Fédération internationale des associations de capitaines de navire (IFSMA), Institut des droits de l'homme et des affaires (IHRB), Organisation internationale du travail (OIT), International Marine Contractors Association (IMCA), Conseil international des employeurs maritimes (IMEC), OMI, Association internationale des armateurs de cargaisons sèches (INTERCARGO), Association internationale des gestionnaires de navires (InterManager), Association internationale des armateurs indépendants de pétroliers (INTERTANKO), Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), Groupe international des associations de protection et d'indemnisation (P & I Clubs), Sustainable Shipping Initiative (SSI), Trafigura, Pacte mondial des Nations unies (UNGC), Conseil mondial de la marine marchande (WSC).