Les familles de 18 jeunes Marocains qui seraient morts en mer alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Espagne se sont rassemblées aujourd'hui devant un bâtiment officiel de la Kasbah Tadla, dans la province de Beni-Mellal, au centre du Maroc, pour exiger le retour des corps de leurs proches.
En larmes, les familles ont imploré les autorités de gérer la récupération des corps de leurs enfants. "Nous voulons récupérer les corps de nos progénitures pour pouvoir les enterrer et visiter leurs tombes de temps en temps, c'est la seule façon de nous sentir bien", a déclaré la mère d'une des victimes.
Une autre femme a supplié le roi Mohammed VI et les autorités locales de récupérer le corps de sa "fille éduquée", qui, selon elle, avait "postulé pour de nombreux emplois, mais en vain", avant de décider de tenter la traversée vers l'Espagne.
Agés de 17 à 27 ans, les 18 jeunes Marocains seraient morts le 28 août dernier en tentant de traverser l'Atlantique sur un bateau.
Ils sont tous originaires de la Kasbah Tadla et prévoyaient de rejoindre l'Europe par l'Atlantique, mais leur bateau a chaviré, faisant 18 morts.
Cet incident tragique a déclenché une campagne de répression contre les réseaux de migration irrégulière, les opérations ultérieures ayant abouti à l'arrestation de plusieurs migrants irréguliers et au sauvetage de bateaux à la dérive.
Avec sa position géogrpahique qui en fait une porte d'entrée vers l'Europe depuis l'Afrique, le Maroc a intensifié les mesures de sécurité pour lutter contre les opérations de trafic d'êtres humains.
Les services de sécurité du pays ont empêché plus de 14 000 tentatives de migration irrégulière vers l'Espagne, et démantelé plus de 5 000 opérations de trafic et sauvé plus de 80 500 migrants en mer.
En 2020, la police a arrêté 466 suspects associés à 123 réseaux de trafic d'êtres humains.
Ils ont également empêché 9 179 migrants irréguliers à destination de l'Europe, dont 6 162 ressortissants étrangers, de quitter le Maroc.