Libreville - Aux fins d’une meilleure protection de ses zones côtières, le Gabon s’est doté d’une stratégie nationale d’adaptation du littoral face aux changements climatiques, instrument qui se veut la réponse idoine, après mûre réflexion, à la préservation de ces espaces d'une grande valeur environnementale.
Cadre institutionnel de gestion de la zone côtière, cette stratégie se décline en un système cyclique qui se présente comme étant un processus dynamique, continu et itératif destiné à promouvoir la gestion durable des zones côtières dans le pays.
Le Gabon est doté d’un littoral long de 950 km qui représente un atout économique (tourisme, exploitation pétrolière, minière et halieutique), social (mobilité et épanouissement des populations) et écologique (biodiversité abondante et riche) pour le pays.
Mais cet espace vulnérable, qui abrite la majorité des populations (70 pc), des infrastructures et des investissements, reste soumis à des pressions et aux effets du changement climatique qui ont pour conséquence l’élévation rapide du niveau de la mer, la destruction des habitats et l’érosion côtière.
La stratégie nationale en la matière est à même d’assurer au littoral tant son intégrité physique que le contrôle ou la diminution du risque qui menace la zone, affectant les activités économiques, les personnes et les écosystèmes.
En effet, de nombreuses contraintes, essentiellement anthropiques, auxquelles s’ajoutent les effets physiques, perturbent énormément l’équilibre du milieu littoral gabonais.Il s’agit notamment de la pollution de l’eau, du sol et de l’air, les submersions marines, l’érosion côtière, la dégradation de l’écosystème et la perte de productivité, en particulier la ressource halieutique, dont les effets sur l’environnement et l’économie sont déterminants.
La préoccupation majeure du pays est donc d’arriver à prévoir, avec des marges d’incertitude scientifiquement admises, les impacts potentiels des changements climatiques sur le secteur littoral en vue d’y faire face, en raison de multiples enjeux stratégiques dont il regorge.
Le littoral gabonais est en effet la source d'une grande richesse, tant écologique qu'économique et représente donc un espace d’une grande valeur stratégique, cependant fragile et fortement conditionné par le changement climatique.
Dans la capitale Libreville, l’occupation de la bande côtière a considérablement perturbé l’évolution des rivages, une situation qui n’est pas sans causer des effets sur la dynamique littorale.C’est dans ce cadre qu’a été élaborée la stratégie nationale d’adaptation du littoral aux changements climatiques, instrument flexible et évolutif destiné à répondre aux besoins spécifiques des différentes zones et conditions. Le secteur souffre toutefois d’une importante carence législative.
La stratégie nationale met l’accent ainsi sur la nécessité de développer une loi spécifique pour le littoral, qui résolve les conflits de compétence et place les règles et directives qui doivent orienter la gestion du littoral.Au niveau des zones frontières, l’absence d’accords transfrontaliers de collaboration ne favorise pas non plus de protéger les écosystèmes littoraux des mauvaises pratiques de pêche et de pollution de l’environnement.
La stratégie nationale d’adaptation du littoral au changement climatique se décline donc aussi au travers de mesures visant à une gestion intégrée de la zone côtière par la mise en place d’un cadre juridique approprié, l’acquisition d’outils de surveillance, la formation et l’information.
Parallèlement à l’élaboration de cette stratégie, il a été procédé à une analyse du risque sur le littoral du Gabon à l’horizon 2050, ayant pour objectif d’obtenir les tendances de changement au niveau des différents éléments morphologiques et des dynamiques côtières.
Outre son littoral, le Gabon, fortement engagé sur la scène internationale en faveur de la lutte contre le changement climatique, est également couvert à 89 pc par la forêt. Il joue par conséquent un rôle de '’puits’’ de carbone en absorbant plus de quatre fois plus de CO2 que ce qu’il en émet.
Lors de la COP21, le pays s’est engagé sur la période 2010–2025 à réduire d’au moins 50 pc ses émissions de gaz à effet de serre (GES), tout en excluant de ses prévisions la réduction à partir d'achats de crédits carbone hors Gabon.
Le torchage du gaz occasionné par l’industrie pétrolière est l’une des principales activités qui favorise la production des gaz à effet de serre au Gabon.Des mesures ont ainsi été prises pour limiter cette pollution, dont certaines ont déjà donné des résultats significatifs sur la réduction des émissions de GES.
A travers ces mesures, le Gabon prévoit de réduire de 63 pc ses émissions sur la période 2010-2025.Côté énergie, afin de maîtriser les émissions de GES liées à la production et à la consommation d’électricité, le Gabon a développé un plan de développement de l’hydroélectricité.
Le pays s’engage à assurer à l’horizon 2025 une fourniture de l’électricité basée à 80 pc sur l’hydroélectricité et à 20 pc sur le gaz.Les différents champs d’action à financer au Gabon en matière de réduction des émissions sont en effet des projets relatifs aux énergies renouvelables, en particulier hydroélectrique, au traitement des eaux usées et autres déchets, à l’efficacité énergétique, au transfert des technologies et à l’affectation des terres pour des projets agricoles et forestiers.
Gabon : La stratégie nationale d'adaptation du littoral au changement climatique, pour une meilleure protection des zones côtières
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