MyFerryLink: Cuvillier évoque une solution politique

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Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a fait part mercredi de son inquiétude pour la compagnie maritime MyFerryLink, menacée par une procédure de l'autorité de la concurrence britannique, et a mis ses espoirs dans une "solution politique" pour empêcher son naufrage.

 

"Je suis très inquiet s'il devait y avoir une position à ce point intransigeante de la part des Anglais", a déclaré le ministre à propos d'une éventuelle interdiction d'accès au port de Douvres.

"Je ne vois pas dans ce contexte comment être optimiste, sauf à trouver une solution politique", a-t-il ajouté, lors d'une rencontre avec la presse.

Frédéric Cuvillier a déjà évoqué le dossier avec son homologue d'outre-Manche, le secrétaire d'Etat aux Transports Patrick McLoughlin, dans les jours qui ont suivi la décision de la Commission de la concurrence britannique en juin.

"Mes homologues me disent pour le moment à juste titre : +attendons la fin de la procédure+", a expliqué le ministre.

La commission avait interdit l'exploitation des ferries de SeaFrance, rachetés par Eurotunnel et loués à MyFerryLink, au départ du port britannique de Douvres. Elle préconisait aussi la revente des navires à l'une des deux compagnies concurrentes : le danois DFDS ou le britannique P&O.

L'autorité craint qu'Eurotunnel, qui exploite déjà le tunnel sous la Manche, ne fasse grimper les prix en s'emparant de "plus de la moitié" des liaisons Transmanche grâce à cette nouvelle activité maritime.

MyFerryLink, composés de salariés de l'ex-SeaFrance, a fait appel de cette décision. La compagnie doit plaider sa cause les 10 et 11 septembre devant la chambre d'appel de l'autorité de la concurrence britannique, laquelle doit rendre sa décision fin octobre.

Une confirmation en appel serait en contradiction avec les décisions prises côté français: l'autorité de la concurrence y a autorisé la navigation de MyFerryLink et le tribunal de commerce a interdit la revente des ferries de l'ex-SeaFrance pour une période de cinq ans.

"On est dans une procédure qui est quand même atypique, pour ne pas dire surréaliste", a estimé Frédéric Cuvillier, en rappelant qu'il n'existe "aucun lieu d'arbitrage ou de conciliation" en cas d'opposition entre autorités de la concurrence de chaque côté de la Manche.

Le ministre a dans le même temps réaffirmé sa détermination à "défendre le pavillon français".

"Sur SeaFrance, on a laissé mourir par manque d'implication politique une société qui n'aurait jamais du être liquidée. Jamais!", s'est-il exclamé.