Paris, 28 mars 2024 (AFP) – “Dix pour cent de la flotte ultramarine” française pourra être renouvelée d’ici un an, après le feu vert de Bruxelles à l’octroi d’aides publiques à la modernisation de la flotte de pêche, a déclaré jeudi à l’AFP le Secrétaire d’Etat à la Mer Hervé Berville.
“C’est vraiment un jour important, cela faisait des années que l’on attendait l’accord de la Commission européenne pour débloquer des aides publiques au renouvellement de la flotte en Outre-mer. Cela va permettre de renouveler 10% – des 1.449 navires – de la flotte ultramarine” d’ici un an, a déclaré M. Berville.
“Pour la France, c’est 63 millions d’euros d’aides publiques qui ont été autorisées”, ce qui devrait permettre de couvrir “environ 60%” du coût de rénovation ou renouvellement des bateaux en 2024, a-t-il détaillé.
Cela va permettre “d’avoir des navires qui sont plus sûrs, moins polluants, qui permettent d’attirer de jeunes marins dans le métier” et de répondre à “un enjeu de souveraineté alimentaire, avec enfin plus de produits locaux dans les cantines en Outre-mer”, a-t-il affirmé, soulignant que l’âge moyen des navires, souvent en bois, était de plus de 35 ans dans les territoires ultramarins.
Pour la seule Guyane, le secrétaire d’Etat vise 25% du renouvellement de la flotte en un an, qui va concerner aussi bien les petits navires de moins de 10 mètres, les plus nombreux, que les 12-18 mètres, destinés à une pêche plus hauturière dans la zone économique exclusive française.
Le feu vert à ces aides était aussi, pour la France, une question de “crédibilité du projet européen”.
L’UE était dans “une situation paradoxale”: au travers de l’aide au développement à des pays comme le Brésil ou le Suriname, “on avait des bateaux étrangers financés par l’Union européenne, bateaux qui venaient concurrencer des navires guyanais qui ne pouvaient pas être renouvelés”, a-t-il souligné.
La modernisation de la flotte permettra aussi de relancer une pêche plus hauturière dans la zone économique exclusive de Guyane “qui fait l’objet pour l’instant de beaucoup de pêche illégale”, ni contrôlée ni durable, avec “des conséquences sur nos stocks de poissons”.
Le gouvernement estime que les premiers appels à projet devraient être lancés en septembre et les chantiers avant la fin de l’année, avec une sortie des premiers bateaux des chantiers navals français entre fin 2024 et mi-2025. Et espère pouvoir répondre “d’ici 2030” à “l’ensemble des demandes de renouvellement de la flotte”.
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