Peut-on segmenter la mer, dans un pays centenaire (s) ? (Partie2)

Edito
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altLa Direction de la Marine Marchande, vient d’avoir enfin son Directeur, ce pas était nécessaire mais ne sera certainement pas suffisant pour rompre le cercle vicieux dans lequel se trouve le secteur du transport maritime national depuis deux ans déjà.

A l’instar du portuaire, le maritime souffre aujourd’hui, de la duplicité des structures et en même temps de la faiblesse des moyens. Le dernier rapport de la cour des comptes, vient de nous rappeler encore une fois, s’il était nécessaire, de la faillite de notre système de gouvernance.

L’audit effectué par les magistrats de la cour des comptes sur la gestion du Domaine Public Maritime (DPM), a relevé plusieurs insuffisances sur le plan juridique et organisationnel dans la gestion de ce secteur économique et social qui pourrait générer d’importantes recettes pour l’état et créer des milliers de postes d’emplois s’il était mieux exploité. La réponse du Ministère de l’équipement et du transport sur ces lacunes, a argué de l’insuffisance des moyens pour certains points et à invoquer la programmation incessante d’actions visant à combler certains déficits pour d’autres.

Mais la question que mériterait de se poser chacun de nous aujourd’hui, et celle de savoir comment à l’ère du protectorat français et seulement six ans après sa signature et avec des moyens limités en ressources humaines et matérielles, celui-ci a pu entre 1914 et 1937 (Voir Tableau ci-dessous), doter le Royaume du Maroc d’une législation Maritime et Portuaire aussi avant-gardiste que celle-ci reste toujours en vigueur à nos jours.

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Après soixante ans d’indépendance, et une administration maritime pléthorique (DMM, DPDPM, ANP, Département de la Pêche, ISEM), qui compte il faut se l’avouer des cadres très bien formés, on arrive toujours pas :

A se doter d’une législation Maritime Moderne pour le secteur du Transport Maritime

Délimiter notre Espace et Frontière Maritime Internationale

Délimiter notre Domaine Public Maritime

Avoir une Administration Maritime Unique

Avoir une seule organisation chargée des opérations SAR

….

La liste est longue de nos insuffisances, mais le plus important dans tout cela, et qui permet de croire en l’avenir, est qu’aujourd’hui des contre-pouvoirs commencent à émerger.

En soixante ans d’indépendance,  si le Maroc n’a pas encore pu se doter d’une organisation maritime et portuaire  optimale, il a réussit comme même, à construire le plus important : des Institutions Constitutionnelles (Cour des Comptes), une société civile (Associations professionnelles) et une presse dynamique, qui seront certainement les véritables assurances du renouveau d’un système de gouvernance  pour le 21 éme Siècle.