Pendant prés de quatre ans, j’ai été amené, par la force d’un hasard auquel je n’ai jamais aspiré, à côtoyer le cercle restreint des décideurs du secteur du transport maritime au Maroc.
A l’heure où tout le monde cherche bouc émissaire à cette faillite collective, je dois au nom du devoir de vérité envers l’histoire, donner mon point de vue sur cette période.
Si aujourd’hui, le système de gouvernance public et privé du secteur du transport maritime est dénoncé par tous comme étant la principale source du mal du secteur. Il faut reconnaître également, qu’aucune alternative crédible n’a émergé du côté de la société civile pour se positionner comme véritable force de propositions capable de répondre aux nombreux défis auxquels fait face le secteur.
Ainsi, ni les syndicats, ni autre association n’ont pu combler ce déficit, alors que le besoin est là et que la place est déserte. La surenchère et la course à un hypothétique leadership ont fini par achever toutes les initiatives sincères de rassemblement qui auraient pu faire émerger un front commun de toutes les forces vives du secteur.
Au-delà de ce constat d’échec, qui va certainement hypothéquer notre avenir sur le court terme, il reste pour nous le pari de l’émergence d’une nouvelle élite de décideurs capables de déployer une vraie vision prospective.
L’ISEM, aura à jouer certainement un rôle central dans cette reconfiguration de notre paysage maritime. Ainsi, la personne qui devra être portée à la tête de cet institut, devra s’inscrire en totale rupture avec les anciens schémas de gestion consommés par le temps et l’histoire.
La direction de l’institut ne devrait pas être un point de chute pour une fin de carrière dorée, mais plutôt un premier pas pour une ambition en devenir. L’ISEM, est la dernière ligne rouge, dont le franchissement sera le signe de la faillite irrémédiable du secteur du transport maritime.