Résilience côtière et ports verts : le Maroc renforce sa coopération internationale

Economie Bleue
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Le Maroc consolide son leadership régional dans la gestion durable du littoral et l’ingénierie portuaire. À Tanger, lors des 6ᵉ PIANC Mediterranean Days, le Royaume a officialisé plusieurs partenariats stratégiques avec des institutions nationales et internationales afin d’accélérer la résilience côtière, la digitalisation et la décarbonation maritime.


Le Maroc renforce son positionnement comme acteur clé de la résilience côtière et de la transition portuaire en Méditerranée, à l’occasion des 6ᵉ PIANC Mediterranean Days organisés à Tanger. Dans un contexte de montée du niveau marin, d’exposition accrue aux risques climatiques et d’exigence croissante de décarbonation du transport maritime, le Royaume a annoncé plusieurs initiatives structurantes et officialisé des partenariats de haut niveau visant à moderniser ses outils de planification littorale et à accélérer l’innovation portuaire.

Parmi les chantiers majeurs mis en avant, le lancement d’un guide méthodologique national pour le suivi du trait de côte à partir d’images satellites haute résolution constitue une avancée déterminante. Financé par le fonds fiduciaire PROBLUE et par la Banque mondiale, et piloté conjointement par l’Unité de gestion du programme Économie bleue et la Direction des Ports et du Domaine Public Maritime (DPDPM), ce projet vise à doter le Maroc de capacités d’observation fine, régulière et scientifiquement standardisée de son littoral. Réalisé avec l’appui d’expertise du Cerema, il permettra de disposer d’un référentiel national afin d’anticiper l’érosion, d’adapter les infrastructures et de sécuriser les investissements dans les zones maritimes et portuaires.

Cette démarche s’intègre dans un ensemble d’accords stratégiques signés en marge de l’événement. Un premier partenariat a été conclu entre la DPDPM et le Cerema afin d’accompagner le Maroc dans l’adaptation de ses ports et de ses territoires côtiers aux effets du changement climatique. Un second accord, également signé avec le Cerema, porte spécifiquement sur l’assistance technique à l’exploitation de l’imagerie satellitaire pour la surveillance du littoral. Ces coopérations franco-marocaines renforcent le partage de savoir-faire en matière d’ingénierie portuaire, de gestion du trait de côte et de résilience environnementale.

Sur le plan de l’écosystème scientifique et académique national, une convention a réuni la DPDPM, l’Agence Nationale des Ports, le LPEE, l’École Hassania des Travaux Publics et l’École Mohammadia d’Ingénieurs afin de consolider la recherche appliquée et d’intensifier la formation d’ingénieurs spécialisés dans les métiers maritimes et portuaires. Le port atlantique de Dakhla, projet structurant pour la projection maritime du Royaume, a également franchi une nouvelle étape à travers un accord avec UM6P AI Movement, confirmant l’intégration croissante de l’intelligence artificielle, de la modélisation et de l’analyse prédictive dans la planification portuaire marocaine.

Ces engagements s’inscrivent dans un cadre méditerranéen où les enjeux de résilience, de digitalisation et de décarbonation appellent des réponses concertées. Les échanges tenus à Tanger ont ainsi permis de confronter les approches marocaines avec celles présentées notamment par la France en matière d’adaptation portuaire au changement climatique et par le Portugal à travers sa stratégie PORTOS 5+ orientée vers l’efficacité énergétique, la connectivité et la modernisation digitale. L'accent mis sur les corridors maritimes verts illustre également la transformation en cours des routes régionales vers des standards environnementaux plus exigeants.