Gabon, Mort mystérieuse de poissons à Lambaréné : le gouvernement aphone, les populations dans la psychose

Pêche
Typography

Libreville, 22 Juillet (AGP) – Alors que la mort subite de poissons dans les eaux de Lambaréné, la capitale provinciale du Moyen-Ogooué (Centre), cristallise l’attention depuis plusieurs jours, les populations déplorent le lourd silence des gouvernants dans ce dossier. Il s’agit pourtant d’un problème de santé publique, tout sauf banal.

 

Depuis le 9 juillet dernier, un sujet pour le moins alarmant fait parler de lui. Il s’agit de la mort mystérieuse de centaines de poissons dans une zone partant du lac Nkoghe jusqu’au lac Zilé, en amont du fleuve Ogooué, près de Lambaréné.

C’est une vidéo amateur postée sur les réseaux sociaux qui alertera le maximum de personnes de la question. On y voit de nombreux poissons, majoritairement des carpes, mortes et allongées sur le fleuve. Et ce sur des dizaines de mètres. «Incroyable», lâchera, tout en filmant, l’auteur de la vidéo.

Depuis lors, chacun y va de son commentaire sur l’ampleur de la tragédie, et sur les causes. Mais dans ce concert de voix, celle du gouvernement manque cruellement à l’appel. C’est pourtant elle qui devrait être prépondérante dans ce genre de situation, en vue d’indiquer aux uns et aux autres s’il y a matière à s’alarmer. Mais surtout, pour indiquer de quelles précautions s’entourer en attendant que les choses soient claires.

En effet, ni le porte-parole du gouvernement, ni le ministre de la Mer, encore moins les services déconcentrés des Eaux et Forêts à Lambaréné n’ont donné à ce jour les informations qu’il faut. Pourtant, s’il est avéré que les poissons sont atteints d’un mal grave, la santé des consommateurs pourrait aussi être en danger.

Seule l’Agence nationale des Parcs nationaux (ANPN) semble avoir pris la mesure de la question, en fournissant prestement un rapport de terrain. S’hasardant sur les causes de cette «tragédie», l’ANPN parle   d’un possible déversement dans les eaux de l’Ogooué de produits toxiques utilisés par les exploitants d’or de la localité. Une version combattue par le ministère des Mines, Tony Ondo Mba, ce lundi 22 juillet en matinée.

L’ANPN avance aussi une piste qui pourrait être d’ordre climatique. Le rapport de l’Agence appelle, in fine, à une investigation conjointe de tous les services concernés.

En attendant les conclusions de cette enquête à venir, d’aucuns n’hésitent pas à préconiser des mesures drastiques, à l’instar d’une interdiction provisoire de consommer les poissons issus de cette localité.