Alors que les yeux du Royaume sont tous rivés ces derniers temps, vers ce qui se passe chez notre voisin de l’Est, et que le Roi Mohammed VI Que Dieu le Glorifie, ne rate plus une occasion durant ses derniers discours, pour rappeler la main tendue du Maroc envers l’Algérie, la question de la capacité du Royaume en général et de la région de l’oriental en particulier, à pouvoir saisir rapidement toute opportunité qui pourrait naitre de l’ouverture des frontières terrestres entre les deux pays revient avec insistance au-devant de la scène.
En effet, la région de l’oriental, dont le développement socio-économique est resté longtemps l’otage des fluctuations des relations entre le Maroc et l’Algérie, a beaucoup misé sur une infrastructure comme le port de Nador West Med, pour constituer à l’image du complexe portuaire de Tanger Med pour la région du Nord, une vraie locomotive pour son émancipation.
Ainsi, si la région de Rabat-Salé-Kénitra a pu se permettre le luxe d’attirer un groupe automobile mondiale comme PSA uniquement grâce à sa main d’œuvre compétitive et abondante, en l’absence d’une infrastructure portuaire de classe mondiale comme Tanger Med, il n’est pas certain que cela soit le même cas pour la région de l’oriental.
L’ambition du Roi Mohammed VI, pour le port Nador West Med, a été tout autant égale, que celle qu’il a porté pour le port de Tanger Med. Et pour preuve, très tôt, il a confié les règnes de cette méga-infrastructure portuaire à l’ingénieur de la politique des grands chantiers du Royaume et son conseiller Feu Meziane BELAFQUIH.
Ce dernier, a été à deux doigts d’ailleurs en 2009, de conclure un accord de partenariat stratégique avec un grand groupe asiatique pour développer le port de Nador West Med, avec un linéaire de quai de plus de 3 KM avant que ce projet ne tombe à l’eau, emporté par la crise financière internationale.
Mais ce n’était pas cela, qui allait décourager l’ambition du Roi Mohammed VI, un souverain bâtisseur, déterminé à mener jusqu’au bout les différents chantiers qu’il entreprend, surtout qu’il a fait de la politique des grands chantiers portuaires, un porte-drapeau de sa vision pour désenclaver et développer les différentes régions du Royaume.
Ainsi, malgré la mort en 2010 de son conseiller Feu Meziane BELAFQUIH en charge du projet de Nador West Med, le Roi a décidé de poursuivre la réalisation de ce nouveau port, mais en apportant des modifications à sa conception et en l’orientant vers le trafic des produits énergétiques (pétrole, gaz et charbon).
Le portage du projet a été confiée lui, à une entreprise Nador West Med S.A, fruit d’un actionnariat commun entre Tanger Med et l’ANP, alors que la direction du projet sera confiée à un vieux routier de l’administration publique, dont le Ministre en charge de l’équipement, dira en faisant allusion à cette nomination, que c’est une retraite dorée en remerciement aux bons et loyaux services rendus, alors que celle-ci aurait du être plus en reconnaissance de ses compétences.
C’est d’ailleurs, cette erreur de casting, que beaucoup juge monumental, qui a été derrière les nombreux couacs, qui semblent aujourd’hui conditionner la finalisation de ce grand chantier, qui semble, selon les rumeurs, accumuler retards et autres malfaçons en l’absence de données officielles.
En effet, il est un indicateur qui ne trompe pas, le Ministre Abdelkader AMARA, Ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, qui s’est fait une spécialité des visites de terrain pour le suivi des différents chantiers comme celui du port de Safi, port de Casablanca, et autres, n’a jusque-là, jamais osé visiter le chantier du port de Nador West Med ou même tenir une réunion dans ses bureaux pour en assurer le suivi de l’état d’avancement.
En tout cas, après le dernier discours Royal de la Fête du Trône, le renouveau des responsables en charge du projet de Nador West Med sera la bienvenue.