C’est là un nouveau signe qui ne trompe pas sur la situation désastreuse qui prévaut aujourd’hui sur le détroit.
Alors que le Royaume a investi des milliards de dirhams pour moderniser et développer son infrastructure portuaire à Tanger Ville et à Tanger Med, le peu d’intérêt des décideurs publics à investir tout autant dans la mise à niveau de la flotte nationale réduit tous ces efforts à néant.
Les autorités portuaires malgré toute leur bonne volonté, restent impuissantes face à cette situation, puisque la gestion de la flotte reste du seul ressort de la Direction de la Marine Marchande qui est devenu depuis longtemps aux abonnés absents et cela depuis la crise de 2012 et la faillite du pavillon marocain.
Nouvelle illustration de cette impuissance de la Direction de la Marine Marchande, les navires sous pavillon marocain, particulièrement ceux d’Intershipping, sont aujourd’hui régulièrement détenus par les autorités espagnoles suite à des inspections qui révèlent des manquements graves à la sécurité.
Les autorités marocaines sont ainsi, indirectement taxés de laxisme et de complaisance vis-à-vis de ces navires non conformes à la règlementation, alors qu’aucun effort n’est fait pour sensibiliser ou accompagner l’armateur pour mettre à niveau ses navires.
Et ce n’est pas le seul grief qui est aujourd’hui formulé contre la Direction Marine Marchande, la compagnie FRS vient en effet de réduire d’une manière unilatérale sa capacité sur la ligne de Tanger Ville/Tarifa en redéployant un de ses navires qui opérait sur la ligne Tanger Ville/Tarifa sur la ligne Sebta/Algésiras et cela pour se conformer à son cahier des charges avec les autorités espagnoles, sans tenir compte des intérêts marocains que la direction de la Marine Marchande est censée défendre.
En tout cas, il est évident qu’aujourd’hui face à l’incapacité de la Direction de la Marine Marchande à assurer les intérêts marocains dans la gestion de la flotte dans le détroit de Gibraltar, cette mission devrait être confiée à des organismes plus compétents.