COP 28 : Une alliance des 5 Armateurs Majeurs prend des engagements communs privés et publics en faveur de la décarbonation du transport maritime

Marine Marchande
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  • Des synergies et des investissements sans précédent de la part des acteurs privés et publics pour décarboner le secteur du transport maritime.
  • Appel à cibler les niveaux d'ambition les plus élevés de la stratégie GES de l'OMI pour atteindre le zéro net d'ici 2050 et à mettre en œuvre de nouvelles normes de construction qui soutiennent la transition énergétique.
  • Les dirigeants du secteur du transport maritime affirment leur volonté de promouvoir et de coopérer pour la mise en place d'un cadre réglementaire solide pour la décarbonation.
  • Des engagements concrets du gouvernement à fournir un soutien réglementaire et financier aux initiatives du secteur du transport maritime pour permettre et renforcer la décarbonation.

Des engagements communs privés et publics en faveur de la décarbonation du transport maritime

Reconnaissant que la décarbonation du transport maritime mondial conformément à la stratégie 2023 révisée sur les GES de l’Organisation maritime internationale (OMI) nécessitera des synergies sans précédent ainsi que des investissements importants de la part des parties prenantes publiques et privées.

Nous, signataires,

Soulignons qu'il est essentiel que l'ensemble du secteur du transport maritime et les gouvernements unissent leurs efforts pour parvenir à la voie de décarbonation la plus ambitieuse, c'est-à-dire la plus proche de l'objectif de l'Accord de Paris visant à limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5°C.

S'engager à promouvoir et à coopérer activement au sein de l'OMI pour l'établissement et l'entrée en vigueur à partir de 2027 d'un cadre réglementaire solide favorisant une transition verte progressive, efficace et équitable à l'échelle mondiale, du secteur du transport maritime. Cela comprend les deux éléments suivants – tous deux basés sur les émissions de GES du cycle de vie des carburants marins, dans le but de réduire les émissions de GES dans les limites du système énergétique du transport maritime international et d’empêcher un transfert des émissions de GES vers d’autres secteurs :

  • une norme mondiale d'intensité des GES des carburants marins basée sur des objectifs pour guider la voie de décarbonation du secteur, tout en permettant un mécanisme de conformité flexible pour tous les navires afin de garantir des conditions de concurrence équitables et d'encourager l'utilisation des carburants et des technologies les plus innovants dès le départ ;
  • un mécanisme mondial de tarification des GES maritimes couvrant toutes les émissions de GES des navires, avec un prix prévisible, visant à encourager l'efficacité énergétique et à réduire l'écart de prix entre les combustibles marins fossiles et durables vers des carburants à émissions de GES nulles ou proches de zéro.
  • Accélérer collectivement la coopération et les partenariats pour établir des corridors maritimes verts d'ici 2025, pour s'appuyer sur les engagements inscrits dans la Déclaration de Clydebank de 2021 et pour rendre compte de cet objectif lors de la Conférence des Nations Unies sur les océans à Nice, en juin 2025.

De plus, les dirigeants du secteur du transport maritime demandent :

  • ciblant à l'échelle de leurs flottes respectives un ou plusieurs des niveaux d'ambition les plus élevés de la stratégie GES de l'OMI, à savoir une réduction totale des émissions de 30 % d'ici 2030, par rapport à 2008 et/ou l'utilisation de 10 % de GES nuls et proches de zéro. carburants et sources d'énergie dans le mix énergétique de leurs flottes d'ici 2030, et/ou une réduction des émissions de 80 % d'ici 2040, et atteindre zéro émission nette de GES d'ici 2050 au plus tard. En parallèle, des efforts devraient être faits par d'autres parties prenantes permettant l'accès à des quantités suffisantes des carburants marins durables, notamment à travers les politiques publiques ;
  • mettre en œuvre collectivement des normes de construction neuve qui soutiennent la transition énergétique, par ex. fixer une date ferme au-delà de laquelle tous les navires nouvellement construits seront capables de fonctionner également avec des carburants à émissions de GES nulles ou quasi nulles ;

De leur côté, pour atteindre les objectifs mentionnés ci-dessus, les gouvernements s’engagent à :

  • S'efforcer d'établir des règles du jeu équitables au niveau mondial grâce à des réglementations internationales au sein de l'OMI ;
  • Fournir des conditions réglementaires et cadres pour soutenir les initiatives de l'industrie, telles que le développement de synergies de R&D et de coopération volontaire, ainsi que l'augmentation de la production de carburant et la fourniture de carburants marins durables en quantités suffisantes pour permettre et renforcer la décarbonation du transport maritime international, conformément aux les objectifs de la stratégie 2023 de l'OMI en matière de GES ;
  • Soutenir concrètement une transition climatique juste et équitable de l’industrie maritime, qui ne laisse personne de côté. Cela pourrait inclure des actions visant à soutenir la mise en œuvre de la stratégie GES de l'OMI dans les pays en développement, la promotion et le déploiement de solutions efficaces par le biais de partenariats de coopération technique bilatéraux, d'initiatives de renforcement des capacités ou de nouvelles contributions financières aux fonds et programmes de l'OMI dédiés à la décarbonisation du transport maritime.

Les signataires seront invités à présenter les progrès réalisés entre-temps concernant leurs engagements et les actions concrètes associées lors de la Conférence des Nations Unies sur les océans de 2025, co-organisée par le Costa Rica et la France.