Comme si l’affaire des montants exorbitants des surestaries conteneurs (1,5 MMDHS/An selon certains experts) que paient le Royaume en devise forte aux armateurs étrangers et qui pèsent négativement sur la compétitivité de son commerce extérieur et celle du cout de passage portuaire n’avait pas déchainée suffisamment de passion, que voila que l’armateur danois Maersk Line se permet une nouvelle hausse significative des tarifs de ses surestaries conteneurs comprise entre 12 et 16% à partir du 1er Septembre.
Maersk Line qui détient 23% des parts de marché du trafic conteneur au Maroc, a certainement était encouragé dans sa décision par l’incapacité du département de l’équipement et du transport à prendre des mesures pratiques pour lutter contre la hausse des couts des surestaries conteneurs.
Maersk Line sanctionne ainsi sévèrement les professionnels du transport maritime qui s’étaient insurgés contre la hausse continue des montants des surestaries conteneurs et avaient alors cru bon de se tourner vers la tutelle pour les protéger de la voracité des armateurs étrangers comme Maersk Line.
Mais il semblerait bien qu’aujourd’hui ces professionnels s’en mordent les doigts, au vu du résultat concret de leur action, à savoir la hausse encore plus importante des surestaries qu’ils dénonçaient et qui va certainement être généralisée par les autres armateurs comme CMA CGM qui détient 37% des parts de marché ou MSC qui en détient 21%.
Pour rappel, RABBAH avait mobilisé plusieurs ministères comme les finances à travers l’office des changes, la justice à travers les tribunaux du commerce et celui du commerce et de l’industrie à travers le département du commerce extérieur en plus de l’ANP, la DMM et les professionnels représentés par la CGEM pour mener une réflexion autour de la problématique des surestaries.
Mais aujourd’hui, il semble que les armateurs étrangers ont voulu profité de la relative hausse des réserves en devises du Royaume suite aux crédits contractés sur le marché international et les dons provenant des pays du Golf pour arrondir un peu plus leur chiffre d’affaires résultant des surestaries.
Car aujourd’hui, aucun argument objectif ne milite pour une telle hausse, les dernières statistiques du trafic maritime montrent au contraire une hausse d’activité (+22%) favorable aux armateurs, de même, que le délai de passage portuaire a noté une baisse importante et a été ramené à 7 jours selon les statistiques du mois de juin 2014 révélées par Portnet.
L’échec du gouvernement à mener une véritable réforme du secteur du transport maritime national et qui s’est manifesté par la faillite du pavillon marocain, les complications à réaliser l’étude stratégique du secteur, le peu d’intérêt que suscite l’AMI sur le transport à passagers auprès des opérateurs, l’incapacité à contenir la hausse de la facture du fret maritime et surtout celle des surestaries, a montré les limites de nos politiques qui ne dépassent pas la simple déclaration d’intention.
Les armateurs étrangers ont ainsi vite capté le signal et s’en sont donnés à cœur joie, le contraire aurait été anormal de leur part.