C’est l’une des rares dirigeantes femmes à la tête d’un établissement publique. Mme Nadia LARAKI, la directrice de l’Agence Nationale des Ports (ANP) vient de boucler sa deuxième année d’exercice à un moment ou l’Agence fait l’objet d’une attention particulière du Gouvernement.
Ainsi, après le rapport de la cour des comptes 2011, qui a pointé plusieurs anomalies et dysfonctionnements, l’Audit Institutionnel et Stratégique de l’Agence, commanditée par le Ministère de l’économie et des finances est venu confirmer plusieurs insuffisances.
Les retards pris dans la mise en œuvre de la reforme portuaire, même si aujourd’hui les choses semblent s’accélérer, font partie des principales griefs. Ainsi, à l’exclusion du port de Casablanca, ou l’unicité de la manutention est appliquée et ou la concurrence a été introduite, les autres ports du Royaume n’ont rien vu venir de la réforme.
A sa prise de fonctions en 2010, nous avions établit la liste des dix travaux d’Hercule auquel la nouvelle Directrice devait faire face durant son mandat, après deux ans, nous livrons ci-après l’état d’avancement des principaux chantiers :
La mise en œuvre de la réforme portuaire : ce processus qui a marqué le pas durant les dernières années, connait depuis quelques temps une remise en marche certaine. Le dernier rapport de la cour des comptes et l’audit institutionnel et stratégique du ministère des finances ont relevé le non respect du calendrier de mise en œuvre de la réforme. Les parlementaires de la nation avaient également pointé du doigt cette situation lors d’une réunion consacrée aux problèmes des ports nationaux organisés en mars dernier par la chambre des conseillers.
Ainsi, depuis le début de l’année, l’ANP met en concession différentes zones chantiers navals des ports du Royaume pour ne plus avoir à exercer d’activité commerciale, elle a également initié la mise en conformité de l’exercice de différentes activités au sein du port à travers des appels d’offres, comme l’exercice de l’activité de pointage de marchandises et du pilotage maritime. L’Agence promet d’ailleurs d’étendre la réforme portuaire aux ports d’Agadir et Nador avant la fin de l’année.
PORNET : Même avec beaucoup de retards, le projet a finalement vu le jour. L’ « EDI portuaire » récemment mis en service, poursuit son déploiement au niveau des différents ports du Royaume. Les professionnels s’attendent d’ailleurs à un impact positif sur leurs activités.
Nador West Med : Si les études techniques du projet sont finalisées, les travaux eux tardent à être entamés. La crise économique et la situation financière délicate de l’Etat, dont les caisses sont vides n’encouragerai pas une telle entreprise pour le moment. Le port Tanger Med II dont les travaux de construction sont bien avancés semble plus prioritaire.
La Reconversion des activités du port de Tanger Ville : le chantier qui avance à grands pas, semble respecter les différentes phases de son développement, les travaux de réalisation de la Marina ont atteint plus de 50%, les travaux du port de pêche avancent également d’une façon soutenue. Le projet est prévu pour livraison en 2016.
La gestion et le développement durable des ports : l’Agence vient de solliciter un don de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour financer une étude portant sur le « diagnostic et l’élaboration d’un programme de réparation et de confortement des ouvrages de protection des ports « et a l’intention d’utiliser une partie des sommes accordées pour financer les études d’impact environnemental et social et de faisabilité économique dudit projet de confortement. L’étude concernera sept ports : Tanger, Al Hocéima, Nador, Casablanca, Mohammedia, Safi et Agadir.
Le Programme d’investissements de l’Agence : Après avoir clôturé son programme d’investissements 2009-2011 et réalisé la plupart des grands projets arrêtés comme le Terminal à Conteneur du port de Casablanca TC3, le Conseil d’Administration de l’Agence vient de valider un nouveau programme d’investissement 2012-2016 avec une enveloppe budgétaire de 2,6 Milliards de DHS, dont la moitié sera consacrée aux infrastructures logistiques du port de Casablanca à savoir la réalisation de la desserte routière maritime Nord et le port sec de Zenata.
La réorganisation de l’Agence et le renforcement de ses ressources humaines : S’il y a bien un sujet sur lequel tout le monde pointe encore et toujours la faiblesse de l’Agence, c’est bien celui de son organisation et de ses ressources humaines. L’incident de la cale sèche du port de Casablanca qu’on attribue probablement à une erreur humaine et le manque d’expertise de ses responsables dans la conduite de certains dossiers comme celui de la mise en œuvre de la réforme portuaire montre les limites et capacités de chacun. A ce titre, plusieurs postes de responsabilités au sein de l’agence sont toujours vacants. Pour cette année, l’ANP prévoit le recrutement de 42 profils pour le renforcement de ses ressources humaines.
La communication de l’Agence, parent pauvre de sa politique : A ce jour, l’Agence se cherche toujours une politique de communication. Après avoir lancé son premier bulletin d’informations Port Infos en janvier dernier, l’expérience n’aura pas tenue au-delà de son premier numéro. L’agence qui vient de mettre en ligne pornet.ma, ne dispose pas encore de son site institutionnel pour diffuser les informations et les chiffres relatifs aux différents ports du Royaume. L’Agence Spéciale Tanger Med (TMSA), communique elle d’une manière régulière sur ses différentes activités et performances.