Nador West Med, Tanger Med II la politique des grands chantiers portuaires initiée par le Royaume se poursuit mais avec des fortunes diverses. Alors que les travaux de construction du port de transbordement Tanger Med II ont démarré, le complexe portuaire et énergétique de Nador West Med connait lui quelques difficultés de mise en œuvre.
Ce Méga projet portuaire et industriel a été inscrit dans le cadre de la loi de finances 2010 par le département de l’Equipement et des Transports et plusieurs études préliminaires ont été lancées dont celle relative aux travaux géotechniques. L’ANP maitre d’ouvrage du projet, avait même organisé une visite pour les entreprises de travaux maritimes intéressées par la participation à l’appel d’offres pour les travaux de construction du futur port. Un autre appel d’offres pour la construction des ouvrages de protection et travaux de dragage a même été lancé mais annulé récemment. On apprend aussi que l’appel d’offres relatif à la réalisation des études du port vient lui aussi d’être annulé.
Derrière toutes ses hésitations, Il faut dire que le projet du port Nador West Med souffre d’un déficit de vision pour le moment, alors que le complexe portuaire de Tanger Med a été clairement définit comme un hub méditerranéen pour le transbordement des conteneurs, le projet du port Nador West Med lui n’a pas été arrêté ; le complexe portuaire qui abritera des activités énergétiques et industrielles sera-t-il une plateforme logistique et de stockage du pétrole brut entre le Moyen Orient et l’Europe du Nord, ou accueillera-t-il aussi des raffineries pour sa transformation ? Des terminaux gaziers sont ils aussi prévus ?
Si le projet souffre d’un manque de vision, on peut dire aussi qu’il souffre également d’un manque d’engouement de la part des operateurs internationaux du secteur qui sont censés être les futurs opérateurs du port. A ce jour, aucun Major n’a manifesté réellement son intention de prendre part au projet.
Autre facteur déterminant derrière les difficultés du projet, le problème de son financement se pose avec acquitté. Le budget de l’Etat, souffre depuis le début de l’année d’un déficit du à l’augmentation des charges et une baisse des recettes. Les arbitrages du département de l’équipement sont difficiles entre les projets ferroviaires (TGV), autoroutiers et portuaires.
Il est intéressant enfin de signaler que le Maroc vient de perdre cette année un des architectes de la politique des grands chantiers initiée par Sa Majesté le Roi Mohamed VI en la personne de Feu Abdelaziz Meziane Belfquih, Conseiller de SM le Roi qui lui savait peser de tout son poids pour mener ces projets à bon port.