Froid: L’informel plombe l’essor de la chaîne

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Informel et distorsions entre les différents maillons de la chaîne. Voilà les grands maux qui plombent le secteur du froid.

 Selon Kamal Idrissi, directeur général de Socamar, «les investissements dans le stockage frigorifique ont connu une croissance à deux chiffres sur les 5 dernières années». Sans donner de précisions, le DG de la filiale de l’Office de commercialisation et d’exportation estime que «la tendance a été impulsée pour l’essentiel par la grande distribution mais aussi par des producteurs de fruits, légumes, viandes, poissons ainsi que d’autres produits périssables». Seulement, la majeure partie des frigos, hors magasins de grande surface et restaurateurs et traiteurs de référence, est souvent louée à des tiers sans comptabiliser la TVA ou les charges sociales.
Le déficit du transport frigorifique entre les lieux de production, de stockage sous froid et de la distribution est l’autre talon d’Achille de la chaîne du froid. Or cette dernière implique un ensemble de paramètres pour qu’un produit frais garde sa qualité organoleptique. «L’aliment, doit être conservé à une température négative ou positive selon sa nature: à +4 °C pour les produits très périssables comme les viandes, le poisson et la crème et +8 °C pour les fruits, légumes et produits laitiers.
Par contre, les produits surgelés sont à conserver à moins zéro», rappellent les techniciens de Socamar. Dès que ces paramètres ne sont pas respectés, il y a rupture de la chaîne. «Car le rôle du froid se résume en la prolongation de la durée de vie du produit», commente Idrissi. La perte de poids provoquée par la hausse des températures est un risque souvent encouru chez l’informel.
A Socamar, on signale que le taux reste limité à 3% alors qu’il dépasse ailleurs les 8%. D’où d’ailleurs la forte demande adressée à Socamar dont les entrepôts affichent un taux d’occupation voisin de 80% sur l’année. L’entreprise, qui dispose d’une capacité totale de 45.000 tonnes répartie entre Casablanca, Agadir et Berkane, offre ses services aux producteurs et importateurs de divers produits. Les frigos de Casablanca, qui viennent d’être rénovés, abritent en effet les pommes, les agrumes, les bananes, la pomme de terre et même de la résine pour les composants électroniques.
Deux enceintes, l’une composée de 26 chambres d’une capacité de 12,5 tonnes dont 4 négatives, l’autre à atmosphère contrôlée, de dernière génération, comprend 8 chambres entièrement contrôlées par ordinateur. Au total, la capacité dédiée au négatif s’élève à 1.600 tonnes. Pour ce qui est des prix pratiqués, ils varient entre 0,45 DH/kg pour une période de 5 mois et 1 DH/kg selon la valeur marchande du produit. Les plus bas prix sont appliqués à titre d’exemple pour la pomme de terre ou la tomate alors que les plus élevés ciblent les pommes et autres fruits exotiques.

"paru sur l'economiste du 2012/01/05"

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