C’est le choc au sein de la communauté logistique, le Royaume vient de recevoir son plus mauvais classement à l’Indice de la performance Logistique publié chaque deux ans par la Banque Mondiale.
Ce nouveau rapport, confirme ainsi les mauvais résultats affichés par le Maroc durant les dernières éditions du rapport qui décortique la performance logistique de 160 pays.
Ce nouveau classement, le pire de tous les classements du Maroc au LPI 109 (2018), 86 (2016), 50 (2012), 94 (2007), traduit un réel recul du Royaume sur le plan de la performance logistique, comme l’ont si bien montré d’ailleurs, les récents blocages pendant plusieurs jours au port de Casablanca à cause d’une panne informatique.
En tout cas, il semblerait que l’ensemble des parties prenantes du secteur logistique marocain doivent se remettre en question, pour assumer chacun sa part de responsabilité dans ce mauvais classement qui interpelle plus d’un.
Les points marquants LPI 2018
- La sixième édition du rapport Connecting to Compete consacré à la performance logistique fait apparaître un écart persistant entre les pays à revenu élevé et ceux à faible revenu. Les premiers obtiennent une note supérieure de 48 %, en moyenne, à celle des seconds.
- La logistique renvoie au degré d’efficacité avec lequel un pays transporte des biens physiques sur son territoire et à l’étranger. Sa performance logistique peut déterminer sa participation aux marchés internationaux.
- Les solutions respectueuses de l’environnement, la pénurie de main-d’œuvre dans les pays développés et en développement, et la préparation aux cybermenaces sont quelques-unes des tendances émergentes que l’on observe dans le secteur de la logistique.
Indice de performance logistique 2018 : messages clés
Depuis quelques années, la liste des dix pays les plus performants est restée globalement inchangée : ce groupe se compose essentiellement de pays d’Europe à revenu élevé. Sur les 30 premiers, 24 sont membres de l’OCDE.
Les 10 pays les moins performants sont essentiellement des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Il s’agit soit d’économies fragiles touchées par un conflit armé ou une catastrophe naturelle, soit de pays politiquement instables ou enclavés, qui ne peuvent pas tirer parti de leur position géographique ou d’économies d’échelle pour rejoindre les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Les pays à revenu élevé obtiennent une note supérieure de 48 %, en moyenne, à celle des pays à faible revenu.
Parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, ce sont les grandes économies comme l’Inde et l’Indonésie, ainsi que les économies émergentes telles que le Viet Nam et la Côte d’Ivoire, qui affichent les meilleurs résultats. La plupart de ces pays soit disposent d’un accès à la mer soit sont situés à proximité des grandes plateformes de transport.
On observe actuellement une pénurie de professionnels de la logistique dans les pays développés comme dans ceux en développement. Il n’y a pas assez de personnel d’encadrement dans les pays en développement, et pas assez d’ouvriers, notamment de chauffeurs routiers, dans les pays développés.
Un plus grand nombre de pays perçoivent les menaces en matière de cybersécurité comme un risque pour la logistique. Cependant, si 78 % des pays à revenu élevé sont aujourd’hui mieux préparés, ce n’est le cas que de 26 % seulement des pays à faible revenu.
Étant donné que 23 % des émissions de CO2 liées à l’énergie sont imputables aux transports, la question de la viabilité environnementale de la logistique constitue une tendance émergente importante. Les pays qui affichent de bonnes performances logistiques sont les plus susceptibles de rechercher des solutions de transport respectueuses de l’environnement. Dans le quintile de tête, 28 % des répondants ont indiqué que les expéditeurs demandaient souvent ou presque toujours des solutions écologiques, contre 5 % à peine pour le dernier quintile.
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