Dans son discours prononcé à l’occasion de la fête du trône, le Roi Mohamed VI a appelé le gouvernement a « la nécessité de mettre en place les mécanismes nécessaires pour assurer une meilleure synergie entre les différents plans, dans le cadre d’une vision stratégique intégrée, excluant toute approche sectorielle étriquée. »
Le Roi a ainsi clairement signifié au gouvernement, le manque de coordination qui a caractérisé son action dans certains projets et plan sectoriel. Aujourd’hui au vu des succès enregistrés par le Royaume dans les différents domaines et de la confiance dont il jouit auprès des investisseurs étrangers, il ne peut se permettre d’occulter de mettre en place une vision stratégique et intégrée de l’ensemble de sa chaine de valeur économique.
Ainsi, les politiques Maritime et Portuaire initiées jusque là par le Royaume ont pêchées des mêmes maux. Chez les opérateurs des deux secteurs, c’est plutôt une appréciation mi-figue mi-raisin qu’on fait de la réforme portuaire et celle du secteur du transport maritime.
Alors que la réforme portuaire devait être étendue aux autres ports du Royaume, celle-ci est au point mort. De même, la libéralisation du secteur du transport maritime a connu aussi son lot de déconvenues. L’Open Sea devait ainsi s’accompagner d’une mise à niveau de la flotte et du pavillon national, mais à ce jour aucune mesure pour améliorer la compétitivité du secteur n’a été initiée par le gouvernement.
Le défaut de synergies entre ces deux secteurs est notamment du au fait, que plusieurs organismes se partagent aujourd’hui la régulation et le développement du secteur maritime et portuaire au Maroc. On note ainsi l’existence de deux agences portuaires l’ANP et TMSA, en plus de la direction portuaire et du domaine public maritime relevant du ministère de l’équipement et du transport. La Direction de la Marine Marchande se chargeant quant à elle de la régulation du domaine maritime.
Interrogé sur le sujet, le CDT BOUZOUBAA expert et consultant maritime convient que « Le sujet d'intérêt certain est d'actualité. La Tunisie a crée depuis quelques années déjà un Office de la Marine Marchande et des Ports (www.OMMP.nat.tn) qui coiffe et gère les deux secteurs. En France l'Ecole de la Marine Marchande de Nantes et le Port de Nantes-St Nazaire travaillent sur le sujet. Un 4éme colloque (auquel je participe) est prévu les 22-24 Sept.2011 à Nantes et portera sur "la prévention des risques maritimes et portuaires"(www.marik2011.com).
Un autre benchmark milite également en faveur d’un rapprochement entre les secteurs maritime et portuaire. Ainsi, le succès du port de Tanger Med I est du à l’alliance des compagnies maritimes (Maersk et CMA-CGM) et des opérateurs de terminaux portuaires (Eurogate et APM Terminals).
Aujourd’hui, il est temps pour le Royaume de repenser sa stratégie sectorielle pour le domaine portuaire et maritime. Après l’échec du mariage de la marine marchande et de la pêche maritime dans les années quatre vingt dix, réussira-t-on le mariage du maritime et du portuaire, l’avenir seul nous le dira ?
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