En pleine reconversion, Tanger se met à l'heure des métiers touristiques haut de gamme

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Le très attendu projet de reconversion de la zone portuaire de Tanger-ville commence bel et bien à prendre forme. Désormais, la cité du Détroit entend s'affranchir du statut de simple port d'escale pour se positionner en véritable tête de ligne sur les créneaux à forte valeur ajoutée, à savoir la croisière, la plaisance et le tourisme d'affaires.

L'ambition se mesure à l'aune de l'investissement colossal mobilisé dès le lancement des travaux en mars dernier. Pas moins de 6,2 milliards de DH ont été en effet alloués pour faire émerger, d'ici 2016, un pôle touristique d'envergure, en complément d'une offre d'investissement diversifiée dans des filières en plein essor.

Sur une surface de plus de 80 ha de terre-pleins, le projet s'articule autour de deux dimensions, l'une portuaire axée sur la croisière, la plaisance, le fast-ferry et la pêche, et l’autre urbaine tendant à mieux ouvrir le port sur la cité et offrant suffisamment d'espaces pour ériger des équipements culturels, commerciaux et d'animation, des places publiques et un pôle résidentiel.

Autre illustration de l'approche novatrice retenue pour faire de Tanger une destination phare des métiers de croisière-loisirs à l'échelle de la Méditerranée, les concepteurs du projet tiennent à ce que soient pris en ligne de compte l'ouverture du port sur la ville, le respect de l’environnement, la mobilité et la valorisation du patrimoine bâti.

Sept mois donc après leur démarrage, les travaux de construction des infrastructures du nouveau port de plaisance sont réalisés à hauteur de 35%, en avance par rapport à la cadence de mise en place des infrastructures afférentes à la reconversion du port de pêche actuel (taux d'avancement de 10%).

L'ambition n'en est pas moindre pour l'activité Croisière. Et pour preuve, le trafic visé est de 300.000 croisiéristes en 2016, et pouvant aller jusqu'à 750.000 à l'horizon 2020. Pour y parvenir, la société d'aménagement pour la reconversion de la zone portuaire de Tanger prévoit d'offrir des infrastructures importantes dédiées à l'accueil des plus grands paquebots de croisières au monde. Trois postes à quai seront ainsi dédiés à cette activité dont le plus grand sera d'une longueur de 360 mètres.

L'essentiel des travaux y afférents seront mis en œuvre l'année prochaine, avec en substance le début de l'extension du quai de croisière (1ère phase) à partir de mars 2012.

les dimensions urbaine et architecturale ne sont pas en reste dans ce chantier structurant. Dès le départ, le Directeur général de la société d'aménagement en charge du projet, Abdelouafi Laftit, a affirmé que l'articulation entre le pole portuaire de Tanger et son contexte territorial est placée au rang des priorités.

Il s'agit en effet d'ouvrir davantage les espaces portuaires et structures adjacentes (marina, nouveau port de pêche et kasbah) sur la ville et de les rendre accessible aux visiteurs et touristes.
C'est ainsi qu'une partie des anciennes clôtures et bâtiments situés à l'entrée du port actuel a été déjà démolie courant 2011, en prélude à la réalisation des réaménagements nécessaires à cet effet.

Accessibilité oblige, le site reconverti sera desservi par un système de téléférique qui permettra une liaison directe entre le centre de la ville, la marina, le port de pêche et la kasbah. Inédite, la nouvelle desserte permettra à terme des visites panoramiques sur la baie, le port et la médina.

Avec un débit horaire de 2.800 personnes, le téléférique, système respectueux de l'environnement, sera le meilleur moyen de substitution aux modes de transports classiques. Un parking souterrain d’une capacité de 1.000 places est également prévu afin d'offrir une capacité optimale au site.

Et pour joindre l'utile à l'agréable, les concepteurs accordent une attention toute particulière à la protection de l'environnement et à la valorisation du patrimoine. Dans cet esprit, deux études d'ordre archéologique et sédimentologique sont programmées pour la protection des plages de la baie de Tanger et pour la restauration de la muraille de la médina et de la kasbah.

Cette démarche à forte dimension écologique prévoit en particulier la construction d'ouvrages maritimes côtiers (épis et brises lames), le redéploiement du sable dragué, à l'occasion de la réalisation du nouveau port de plaisance, sur les plages dégarnies de la baie. Les travaux de redéploiement seront entamés en mars 2012.

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