Alors que le Ministère de l’Equipement et du Transport vient de dévoiler sa nouvelle Stratégie Portuaire Nationale à l’horizon 2030, nous avons demandé à Mr Najib CHERFAOUI, une lecture de cette nouvelle stratégie. Le résultat a été bien au delà de nos espérances, un document exclusif dont les lecteurs et lectrices de MaritimeNews apprécierons l’excellence.
Résumé
De 1960 à 1980, la planification portuaire est inexistante car noyée dans la lourde mouvance des programmes nationaux pluriannuels.
À l’origine, il n’est pas question de politique portuaire d’ensemble, mais seulement de l’entretien des quais et des digues, ainsi le plan biennal (1958-1959), le premier plan quinquennal (1960-1964) et le premier plan triennal (1965-1967).
Par contre, le plan quinquennal (1968-1972) souligne la distinction entre la planification nationale et la planification régionale, sous-entendu sectorielle : il faut y voir là l’acte de naissance de ce qui sera appelé plus tard le « Plan Directeur Portuaire National » (PDPN).
Le plan quinquennal (1973-1977) tranche pour la construction des ports de Nador et de Jorf Lasfar.
Enfin, le plan triennal (1978-1980) de Développement Économique et Social insiste, à nouveau, sur la problématique de la planification, et propose l’établissement d’un plan national portuaire.
Donc, la première stratégie portuaire nationale remonte à 1981 : elle s’en tient d’ailleurs au commerce et à la pêche. C’est évidemment un échec, d’où le remaniement de 1991 (commerce, pêche et plaisance), l’ajustement de 1998, le réaménagement de 2001 (commerce, pêche, plaisance, croisières et réparation navale) étalé sur quinze ans ; ce qui nous conduit directement à l’actualisation amorcée en 2008 et présentée officiellement en 2012.
Ainsi, depuis près d’un demi siècle, on se demande quelle est la meilleure façon d’organiser, de piloter et d’anticiper l’évolution des ports, la plus libre, la plus juste et la plus rentable.
On a cru le savoir.
D’aucuns soutiennent que les systèmes portuaires évoluent au rythme d’un progrès irréversible, du régime communautaire au régime libéral.
D’autres affirment que l’évolution et la concurrence vont exactement en sens contraire.
D’autres enfin, les plus nombreux, s’engouffrent dans le tourbillon des tendances, s’égarent dans le labyrinthe des prévisions et engloutissent les budgets.
Il nous a semblé découvrir qu’il y a, derrière chacun de ces comportements qui se sont succédés et entrechoqués, comme un signal toujours présent, comme un handicap incontournable que nous résumerons ainsi : par delà l’ignorance des choses de la mer ou l’absence totale de culture portuaire, il y a fixation sur les chiffres, avec acharnement, jusqu’à l’abrutissement.
Lire le document complet:Ports du Maroc : La leçon de stratégie Par Najib Cherfaoui, Ingénieur des Ponts et Chaussées
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