Impactées par la disruption des chaines logistiques et la hausse sans précédent des taux de fret, des voix se sont élevées dans plusieurs pays, dont le Maroc, pour s’inquiéter de l’absence de marine marchande nationale et regretter l’époque où il y en avait une.
Si l’on considère les données ci-après on comprendra qu’il faudra beaucoup d’imagination, de volonté et de moyens, sans oublier la législation maritime et fiscale adéquate, pour reconstituer une marine marchande sous pavillon national :
- Parmi les 195 États que compte la planète, 35 pays concentrent l’immatriculation de 95°/° du tonnage des navires de la flotte de commerce mondiale. En outre, 73°/° du tonnage de la flotte de ces 35 pays est sous pavillon de libre immatriculation et seulement 27°/° sous pavillon national,
- Dans les transports conteneurisés, les 10 premiers armateurs (les méga-carriers) regroupés au sein d’alliances contrôlent 90°/° du trafic international. Dans les trafics de vrac sec et liquide, la concentration est moins importante mais néanmoins existante,
Alors, oui cela parait difficile, mais disposer d’une marine marchande sous contrôle national (pas nécessairement entièrement sous pavillon national), n’est pas impossible si le marché est convenablement segmenté et si on admet qu’en matière de marine marchande, le « pavillon » est depuis longtemps déjà d’abord un choix économique.
L’écrasante majorité des navires des flottes de commerce des « pays armateurs » (Grèce, Chine, Japon, USA…) ne bat pas pavillon national. Elle bat pavillon de libre immatriculation.
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