Les sept péchés capitaux de la politique de libéralisation du transport maritime au Maroc

Marine Marchande
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altLa conférence organisée par l’Association Marocaine de Droit Maritimes et Aérien (AMDMA), sur la politique de libéralisation du transport maritime et aérien a été une réussite sur le plan du débat initié par les différents intervenants.

Le Benchmark des différentes expériences de libéralisation du secteur aérien, surtout à travers l’accord « Open Sky » USA-UE, a démontré combien nos politiques ont péché par excès d’amateurisme dans leur gestion du dossier de la libéralisation du secteur du transport aérien et maritime. Nos décideurs ont fait l’économie, des préalables nécessaires à ces réformes de fond, ce qui a conduit aux échecs malheureux que nous constatons sur l’économie nationale.

Ainsi, pour la politique de libéralisation du secteur du transport maritime, celle-ci a connu sept péchés capitaux, qui ont valu au secteur sa débâcle actuelle.

1er péché : La non-formalisation contractuelle, à travers des accords bilatéraux ou multilatéraux avec nos différents partenaires et principalement l’UE de cette politique de libéralisation,

2éme péché : L’absence de réciprocité pour le pavillon national, quant aux avantages accordés par le Maroc aux armateurs étrangers. Certains trafics maritimes, de nos partenaires, qui profitent de notre politique de libéralisation restent quant à eux réserver uniquement à leurs pavillons,

3éme péché : La progressivité nécessaire dans l’ouverture du secteur maritime national, n’a pas été respectée, la note circulaialtre portant organisation des lignes régulières du fret n’a prévu qu’une année comme période transitoire, alors que la mise à niveau des compagnies maritimes nationales n’était même pas encore mise en œuvre,

4éme péché : La conditionnalité de cette politique, qui ne devait se prolonger dans le temps qu’à la condition d’atteindre des objectifs prédéfinis et mesurables,

5éme péché : Le manque d’adhésion de l’ensemble des acteurs institutionnels publics et privés à cette politique, qui n’a pas été le fruit d’une réflexion commune, mais de la seule volonté de l’autorité de tutelle,

6éme péché : l’absence de dépositaire de cette politique, en l’occurrence une autorité maritime forte capable de réguler les excès, définir les règles du jeu et les imposer aux différents acteurs

7éme péché : l’absence d’une instance collégiale, capable de fédérer l’ensemble des acteurs,  dans un conseil maritime national et représentant une intelligence propre au secteur.

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