La modernisation des ports marocains devrait dynamiser le trafic maritime

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Les efforts continus d’accroissement de la capacité des ports marocains et d’amélioration de leur efficacité ont contribué à faire décoller le trafic maritime ces derniers mois. Toutefois, si les activités de Tanger-Med I, le principal terminal de transbordement du Maroc, ont enregistré une augmentation à deux chiffres en glissement annuel, la mauvaise connectivité au sein d’un système de transport domestique fragmenté pourrait limiter les gains potentiels.

 

Étendre les opérations de Tanger-Med

Situé à l’entrée de la Méditerranée sur l’une des voies maritimes les plus empruntées au monde, le complexe Tanger-Med occupe une place stratégique. Il fournit ses services à plusieurs acteurs majeurs du transport maritime, notamment les groupes Maersk et CMA CGM, et est relié à 125 ports dans le monde.

Le port, dont les opérations ont démarré en 2007, constituait l’un des éléments d’une stratégie d’envergure grâce à laquelle le Maroc cherchait à améliorer ses statistiques commerciales et à stimuler le développement du nord du pays, et qui a rencontré un succès modeste. Tanger-Med I est doté d’une capacité de 3,5 millions d’EVP (équivalent vingt pieds) sur quatre terminaux. En 2012, 1,83 million d’EVP y ont été manutentionnés, constitués à plus de 95% par le trafic de transbordement.

Les travaux d’extension, pour la construction de Tanger-Med II, ont été lancés en 2009 et étaient réalisés à 70% fin août, selon les médias internationaux. Les nouvelles installations vont porter la capacité totale du port à 8,2 millions d’EVP et servir de moteur au développement économique de la région grâce au rassemblement de ressources industrielles, logistiques et sociales autour de ce hub de transbordement et de commerce extérieur. Plusieurs zones franches commerciales et industrielles sont situées aux alentours, dont une zone franche dédiée à l’industrie automobile, où Renault a une usine de production de véhicules destinés en priorité à l’exportation vers l’Europe.

Hausse en 2013

Dans son Budget Économique Exploratoire pour l’année 2014, le gouvernement a annoncé pour la période allant de janvier à avril 2013 une hausse de 10% en glissement annuel du trafic par Tanger-Med.

Cette nouvelle est d’autant meilleure après les résultats modérés de l’an dernier. En raison d’échanges commerciaux en berne à l’échelle internationale, le trafic à travers les ports marocains (importations, exportations et transbordements) a progressé de moins de 1% en 2012. Le pays devrait toutefois être bien placé pour profiter de la hausse prévue du trafic maritime à mesure que la reprise économique mondiale se confirme.

Afin de stimuler encore davantage les activités, tant dans le volet transbordement que dans celui des exportations, le gouvernement a également commencé à s’atteler aux ports secondaires du pays. Nombre de ces projets sont conçus de sorte à accroitre la capacité de certains segments de niche. Le port de Mohammedia, sur la côte atlantique, devrait par exemple se voir attribuer une enveloppe de 277 millions de dollars pour des travaux de modernisation. Le projet inclut un poste GPL, un deuxième terminal et un terminal chimiquier. Des études de faisabilité sont en cours, l’objectif étant de porter la capacité de traitement du port à 21 millions de tonnes annuelles d’ici 2030.

Améliorer la connectivité à travers le pays

Les meilleurs résultats des ports marocains ont contribué à assurer une augmentation de la valeur du secteur des transports, qui affiche une croissance régulière depuis quelques années, passant de 19,6 milliards de dirhams (1,74 milliard d’euros) en 2000 à 33,8 milliards de dirhams (3,01 milliards d’euros) en 2011, ce qui correspond à des hausses annuelles d’environ 5%.

Ces projets de modernisation du secteur maritime s’inscrivent dans une initiative plus large qui vise à améliorer la connectivité générale, à réduire les coûts de distribution et d’exportations pour les fabricants locaux et à attirer un plus important trafic de transit et de transbordement. Parmi les autres projets sur la table, on peut citer un réseau autoroutier de 1800 km, une modernisation des aéroports ainsi qu’une ligne ferroviaire à grande vitesse qui reliera Tanger à Casablanca, la capitale commerciale du royaume, et dont les travaux devraient démarrer d’ici 2015.

Plus tôt cette année, le Ministre de l’Équipement et du Transport, Aziz Rabbah, a déclaré sur le site internet de l’Union pour la Méditerranée que l’amélioration de la connectivité dans le pays constituait une priorité pour le gouvernement.

« Le Maroc a réalisé d’importants projets d’infrastructure en vue d’une meilleure intégration régionale, par exemple la rocade méditerranéenne qui relie toute la côte méditerranéenne entre Saidia et Tanger… et a lancé les travaux de la première phase du plan directeur pour les lignes de chemin de fer à grande vitesse (Atlantic Axis) entre Tanger et Casablanca, »a-t-il expliqué.

L’État marocain sait bien que son secteur des transports va devoir gagner en dynamisme dans un contexte de concurrence mondiale toujours plus forte. Les réformes, associées aux nouvelles infrastructures qui relient des régions plus isolées, ne manqueront pas d’être bien accueillies par les investisseurs, tout en ouvrant la voie à une hausse de la contribution du secteur à la croissance nationale.

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