Le président de Tanger Med, Fouad Brini, a exposé mardi à Genève les facteurs clés du succès de cette plateforme portuaire phare aux atouts exceptionnels, à l’occasion d’un panel organisé par la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) sur les Zones Economiques Spéciales (ZES).
Lors de ce débat tenu au siège de l’ONU dans le cadre de la 68ème session du Conseil du commerce et du développement de la CNUCED et consacré au partage des expériences sur les ZES en tant qu' »outils clés pour la promotion et la facilitation de l’investissement au service du développement », le manager du premier complexe portuaire en Afrique et dans la zone euro-méditerranéenne a relevé que « le succès de Tanger Med se résume en trois éléments essentiels, en l’occurrence une vision claire, une démarche volontariste et pragmatique et des objectif ambitieux ».
Ce projet, a-t-il poursuivi, « est né d’une vision royale qui a donné pour objectif au projet l’obligation de répondre à trois impératifs, à savoir un impératif de développement régional en faisant du Nord du Maroc, qui est situé entre la Méditerranée et l’Atlantique, une zone de développement et de prospérité ».Il s’agit également « de créer une nouvelle locomotive de développement pour le Maroc et de développer une position sur l’espace euro-méditerranéen eu égard à la proximité du Royaume avec l’Europe et de sa position géostratégique importante ».« C’est de cette vision claire qu’est né Tanger Med, qui est un projet intégré avec un complexe portuaire composé de trois ports et trois zones économiques spéciales sur près de 2.000 hectares déjà développés et pratiquement une réserve foncière de 5.000 hectares », a-t-il expliqué.
Le projet est, en outre, adossé, a précisé le même responsable, à un nouveau modèle de gouvernance à travers la création de l’Agence spéciale Tanger Med, laquelle est dotée de prérogatives qui lui ont été transférées de l’Etat, en sus « d’une organisation qui fonctionne avec des textes comme une entreprise privée, en se basant sur de nouveaux modèles de développement en PPP (partenariat public privé) ».
Ainsi, en un laps de temps assez court, d’environ 12 ans, le projet, opérationnel depuis 2007, s’est imposé comme premier port en Afrique, et première capacité portuaire en Méditerranée, a-t-il souligné.De même, a relevé le président de Tanger Med, le projet a permis la création, en mois de dix ans, de 75.000 emplois, avec un investissement global de près de 8 milliards d’euros, dont une moitié en provenance du secteur public et l’autre porté par le privé.
Evoquant les facteurs de développement des zones économiques spéciales, il a fait remarquer qu' »il ne suffit pas d’avoir des terrains, de créer des espaces et de les définir comme étant francs (…) », soulignant que les investisseurs cherchent en premier lieu la compétitivité des sites, qui se traduit notamment par des infrastructures de qualité, une main d’oeuvre qualifiée et une logistique efficace.« Le succès de Tanger Med s’explique justement par la combinaison entre l’industrie et la logistique », a-t-il dit, relevant que le développement de l’industrie est tributaire de l’existence d’une logistique efficace.« Une industrie sans logistique ne peut pas avancer (…) l’industrie a comme base-arrière et base-avant, que ce soit pour l’input ou les output, une logistique efficace », a-t-il poursuivi.Le responsable a rappelé, dans ce sens, que le Maroc s’était positionné dans le classement de la CNUCED sur la connectivité du pays dans le top 20 mondial, alors qu’il était dans la 80ème position avant la création du projet Tanger Med, « une infrastructure qui s’appuie sur les deux piliers de l’industrie et de la logistique, avec tous les services d’accompagnement qui donnent aux investisseurs une visibilité et une perspective pour ses investissements ».
Et d’ajouter que ce projet a été mené en harmonie avec les plans sectoriels lancés au Maroc, notamment dans l’industrie automobile, qui a vu l’installation de grands groupes dans ce domaine, mettant en avant la part importante qu’occupe désormais le secteur de l’industrie et particulièrement de l’automobile dans les exportations du Royaume.s’agissant des perspectives d’avenir, il a relevé que la nouvelle dynamique que connait le secteur de l’aéronautique au Royaume et la croissance des flux d’investissements directs étrangers (IDE) devront conforter ces succès.
Le président de Tanger Med s’est attardé, par ailleurs, sur la coopération entre le Maroc et les pays africains dans le domaine de la logistique, faisant remarquer que le projet Tanger Med « a été d’un apport substantiel en terme de réduction du transit time qui a été raccourci de dix jours pour l’Afrique sur les délais d’import et d’export et sur le taux de fret qui a baissé en Afrique ».
Il a rappelé, également, les initiatives lancées, à la faveur de Tanger Med, pour la création d’une sorte de task force en appui des autorités portuaires africaines « parce que nous sommes convaincus que la logistique est un élément indispensable pour la réussite de l’industrie », a-t-il relevé.Ce panel, animé par de hauts responsables et experts de différents pays, s’inscrit dans le cadre de la 68ème réunion directive de la CNUCED.En marge des travaux de cette session, la délégation de managers accompagnant le président de Tanger Med a tenu deux réunions avec de hauts responsables des directions des zones économiques spéciales à la CNUCED.
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