Transport de marchandises : comment réduire son impact environnemental ?

Transport de Fret
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Un rapport d'information du Sénat identifie le transport de marchandises comme l'une des principales causes de dégradation de l'environnement. Face à la croissance continue du secteur depuis 2013, le rapport formule une série de recommandations pour réduire les conséquences environnementales de ce type de transport.

En 2019, dans le secteur des transports, les poids lourds sont responsables de 23% des gaz à effet de serre (GES) et les véhicules utilitaires légers de 19% (les voitures particulières représentent 51% des émissions de GES).

Le rapport d'information du Sénat sur le transport de marchandises (nouvelle fenêtre), publié le 19 mai 2021, s'intéresse au transport national de marchandises, fortement dominé par le transport routier (90 %), loin devant le rail (9 %) et la voie d'eau.

Un fort impact environnemental

Outre les conséquences environnementales considérables (les transports de voyageurs et de marchandises génèrent environ un tiers des émissions de GES en France), le rapport de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat pointe les autres formes de nuisances générées par le transport de marchandises et notamment le fret routier :

- les nuisances sonores ;

- la congestion du trafic

- dégradation du réseau routier

- taux d'accidents élevés ;

- artificialisation des sols...

La France est un mauvais élève au niveau européen, ayant moins développé que ses voisins les modes ferroviaire et fluvial, pourtant beaucoup moins polluants (respectivement neuf fois et cinq fois moins émetteurs de CO2). Parmi les raisons de cette mauvaise performance, le rapport du Sénat mentionne

  1. un coût plus élevé des modes ferroviaire et fluvial pour les donneurs d'ordre ;
  2. le mauvais état des infrastructures existantes (rails, voies navigables)
  3. une mauvaise qualité de service, avec peu d'incitation à utiliser le fret ferroviaire
  4. une plus grande dispersion des commandes sur le territoire national.

40 propositions

Face à ce constat, les rapporteurs préconisent 40 mesures qui s'articulent autour de quatre grands axes

- la massification (consolidation logistique) du transport de marchandises en tirant le meilleur parti de chaque mode de transport (route, rail, voie d'eau) ;

- une réduction de l'ensemble des nuisances liées au transport routier de marchandises par une intervention accrue des acteurs publics locaux (arrêtés municipaux et préfectoraux) et un travail sur des normes européennes communes ;

- une stratégie de décarbonisation du transport routier de marchandises (" écocontribution " plutôt qu'écotaxe) qui dépasse les divergences qui existent encore, notamment autour des propositions de la Convention climat citoyenne ;

- une réinvention du transport urbain de marchandises, responsable de 25% des émissions de CO2 dans les villes, et une sensibilisation des e-consommateurs à l'impact environnemental de leurs livraisons.

Concernant la décarbonisation des véhicules de fret, le rapport rappelle l'objectif de zéro nouveau véhicule à énergie fossile d'ici 2040, inscrit dans la loi d'orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019, qui doit guider les constructeurs vers l'électrification des véhicules utilitaires légers (VUL).

Dans ce domaine, des efforts doivent être faits pour baisser les coûts des véhicules " propres ", développer la recharge rapide des batteries et, en attendant l'arrivée des camions électriques, développer les biocarburants.

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