La guerre qui ne dit pas son nom entre le Groupe OMP et le département de la pêche, n’est pas une divergence sur la stratégie de développement du secteur de la pêche maritime au Maroc, mais c’est surtout une crise autour d’un enjeu de développement territorial.
Ainsi, la stratégie nationale pour le développement du secteur de la pêche maritime « HALIEUTIS » lancée en 2009, a eu une approche qui s’est basée seulement sur une segmentation : de la ressource en différents stocks (A, B, C), de la flotte en artisanale, côtière et hauturière, mais qui a omis d’intégrer la dimension territoriale, qui est un enjeu important pour le secteur.
Si aujourd’hui, l’essentiel des captures est réalisé dans les eaux au sud de Dakhla, les débarquements eux sont réalisés principalement dans les ports de Laayoune, Tan Tan et Agadir. Sachant que dans la pêche maritime chaque emploi créé en mer équivaut à sept emplois créés à terre, il est évident que les régions des ports de débarquement profitent plus économiquement que les régions ou est pêché le poisson.
Le port de Tan Tan, porté par le Groupe OMP représente ainsi un sérieux concurrent pour l’activité des ports d’Agadir et Laayoune et leurs économies régionales respectives. Et c’est là, ou d’après le management du Groupe que résiderait le nœud de leur problème.
Le Groupe qui a été le premier, a rapatrié sa flotte de Las Palmas durant les années quatre vingt et à aller s’installer dans une province du sud malgré l’absence des infrastructures de base, paie aujourd’hui, le prix de son patriotisme selon son management.
Le conseil économique et social qui a été chargé par le souverain de définir un nouveau modèle de développement économique et social et d’exploitation des richesses des provinces du sud dans le cadre du projet de la régionalisation avancée devrait se pencher sérieusement sur le cas de l’OMP et la région de Tan Tan pour tirer toutes les leçons nécessaires de cet affaire.
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