Le Ministère de l'économie et des finances dirigé par le RNIste Mohamed Boussaid vient de faire une incursion remarquée dans le secteur du transport maritime sous tutelle normalement des Ministres PJDistes Aziz Rabbah et Mohamed Najib BOULIF.
En effet, la Direction des Études et des Prévisions Financières (DEPF) relevant du Ministère de l'Economie et des Finances, vient de publier hier 14 Mars une étude sur le secteur du transport maritime de marchandises : évolution et perspectives qui dresse un bilan peu reluisant du secteur sur le plan économique et financier pour le Royaume.
L’étude, qui révèle une demande croissante pour le transport maritime, liée notamment à l’accroissement du commerce extérieur, a noté avec regret la faible participation du pavillon national à la couverture de ses échanges. Elle met en avant également, le poids de la facture du fret maritime dans la balance des paiements qui accuse un déficit important avec plus de 1,3 MMDHS US$ chaque année.
L’Etude qui intervient dans un temps politique particulier, adresse d’importants messages sur plusieurs plans :
1/ L’Etude a été réalisée par la Direction des Études et des Prévisions Financières (DEPF), une entité interne relevant du Ministère de l’Economie et des Finances, au contraire du Ministère de l’Equipement, du Transport et de La Logistique qui a préféré, malgré qu’il dispose de Directions spécialisées dans le Transport Maritime, la Direction de la Marine Marchande (DMM) et des Etudes Stratégiques, la Direction de la Stratégie, des Programmes et de la Coordination des Modes de Transport (DSPCT), avoir recours à un cabinet étranger ALG, espagnol de surcroît, notre principal concurrent au moins dans le transport maritime à passagers.
2/ L’Etude de la DEPF, à été réalisée en moins de six moins, car elle cite des rapports internationaux de la CNUCED notamment le rapport « Review of Maritime Transport 2015 », UNCTAD, octobre 2015. Alors que la Direction de la Marine Marchande travaille elle, depuis bientôt cinq ans sur une nouvelle stratégie maritime.
3/ Les Finances ont fait appel aux compétences marocaines de la DEPF pour réaliser cette étude, avec à leur tête le Directeur Mohamed CHAFIQUI un pur produit de l’école et de l’Administration marocaines, nationaliste convaincu du Made in Morocco, alors que le Ministère de l’Equipement a fait appel à un pur produit espagnol à la tête de la Direction de la Marine Marchande qui ne connait rien de l’administration marocaine et encore moins de sa vision stratégique pour le pays et qui est entrain de la vider des compétences accumulées depuis plusieurs dizaines d’années.
4/ L’étude de la DEPF, note que le transport maritime est « un secteur névralgique pour l’économie marocaine puisqu’il assure 95% de ses échanges commerciaux. En outre, le transport maritime génère des externalités importantes en termes de services et de travaux maritimes, notamment, pour le personnel sédentaire».La mise en lumière de cette importance, donne ainsi toute légitimité au Ministère de l’Economie et des Finances pour une intervention urgente dans le secteur.
5/ L’étude de la DEPF, a également tiré la sonnette d’alarme sur l’impact de la facture du fret maritime sur la balance des paiements, surtout en termes de devises. Le déficit des échanges des services des transports est imputable à celui du transport maritime (-11,7 milliards de dirhams en 2013) alors que celui du transport aérien est excédentaire (+5,1 milliards de dirhams en 2013).
6/ La DEPF donne également des pistes de réflexions au Ministère de l’Equipement et surtout à la DMM pour améliorer l’employabilité des gens de mer, à travers notamment le développement des sociétés de Manning pour l’exportation des services maritimes au pavillon mondial.
La DEPF invite dans ce sens, à faciliter la mobilité des marins marocains pour naviguer à bords des navires étrangers. Ainsi, la révision de l’arsenal juridique réglementant le travail des gens de mer est d’une importance capitale, car il comprend des dispositions - qui peuvent être qualifiées de rigides et contraignantes - qui ne servent pas l’intérêt du personnel maritime.
7/ Enfin la DEPF, insiste sur la nécessité du rapprochement entre les chargeurs et les armateurs pour optimiser l’exploitation du pavillon national d’autant plus que le commerce extérieur national est caractérisé par sa concentration produit-marché. Par ailleurs, il y a lieu de pérenniser l’exclusivité du cabotage national aux hydrocarbures et envisager l’opportunité de l’élargir à d’autres segments tels que les matériaux de construction et ce, dans une logique d’ouverture plus prononcée sur les régions du Maroc, notamment, les provinces du sud.
En tout cas, l’étude du Ministère de l’Economie et des Finances dresse d’une manière scientifique et détaillée le bilan économique et financier de la gestion par le Département de Mr Aziz RABBAH du secteur du Transport maritime pendant les quatre dernières années.
Téléchargez l’étude complète de la DEPF : Le Transport maritime de marchandises : évolution et perspectives
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