La directive européenne RDF (Reporting Formalities Directive), qui vise à harmoniser les procédures administratives relatives au transport maritime dans l'UE, date d'octobre 2010. Elle invite les États membres à adopter des systèmes électroniques pour la transmission des données et à les rendre disponibles pour le commerce. En 2016, cependant, la Commission a elle-même conclu que les objectifs de cette même directive n'avaient pas été atteints. Une réponse possible à la raison de cet échec a été donnée par Giampaolo Botta, directeur général de Spediporto, lors d'un webinaire intitulé 'Digital customs simplification and Innovative Federative Services in maritime & logistic sector : challenges and opportunities' (ici la vidéo de la réunion en ligne), organisé par Circle dans le cadre de la revue Connecting Eu Insights.
La comparaison avec l'Allemagne, a mis en évidence Botta, montre en fait un "écart" notable. Selon l'indice de performance logistique de la Banque mondiale, par exemple, les Allemands sont à la première place pour le niveau des procédures douanières (l'Italie à la 11ème place), pour les infrastructures (contre la 18ème de la Péninsule). Sur le front du tracking&tracing, l'Allemagne est en deuxième position, tandis que l'Italie est en 18ème position.
L'absence de véritables pratiques de simplification et de partage des données sont, selon le directeur général de Spediporto, les raisons de cette mauvaise performance. D'une part, il est impossible de ne pas remarquer le nombre de plates-formes au service des opérateurs (Pmis, Aida, Trovatore, les différents Pcs, ainsi que Pln pour n'en citer que quelques-unes), d'autre part, tant l'Administration publique que les particuliers exigent pour chaque opération d'import-export plus de 50 types de documents. Une situation qui, plus ou moins directement, se reflète dans les classements de l'indice de performance logistique de deux autres manières. La première est que l'Italie, en tant que pays, est classée plus de 50e (à titre de comparaison, il suffit de penser que l'Allemagne est première, la Suisse 13e et la France 15e), la seconde est qu'aucune entreprise italienne ne figure dans les premières positions de la liste des opérateurs (Savino Del Bene, la première à apparaître sur la liste, est 21e).
La recette proposée de Botta prévoit une poussée sur la simplification, qu'elle a entre ses éléments l'atterrissage à un seul Pcs (Port Community System) pour tous les ports (point d'ailleurs présent dans le Pnrr), à son tour intégré avec le Single Window pour les contrôles, la mise en œuvre de technologies intelligentes dont l'Internet des Choses, et la mise en œuvre de Zes et Zls.
Concernant en particulier les ports de l'AdSP de la mer Ligure occidentale, Spediporto dans la réunion organisée par Circle a relancé sa proposition de faire de Valpolcevera une Green Logistics Valley, avec un corridor portuaire bénéficiant de procédures douanières simplifiées, un corridor interne intégré avec la ZLS, l'utilisation de la 5G (grâce au BlueMedProject).
En restant dans le cadre des ports d'escale liguriens, de mettre en évidence dans le webinaire également la présentation du plan "International Fast and Secure Corridor" qui voit impliqués les ports de La Spezia et Casablanca. L'objectif de la première phase pilote est de préparer un contrôle de sécurité automatisé sur l'intégrité des scellés et sur l'accusé de réception du code du conteneur ; de réduire le temps de permanence dans les zones portuaires et de transit le long des routes terrestres et de commencer une expérimentation d'"échange de données" entre le guichet unique du Maroc, Portnet, et les ports européens (E-seals, Manifest).
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