Avec le rachat de 41% de Lesieur-Cristal pour 1,3 milliard de DH, Sofiprotéol devient l’actionnaire de référence et en prend le contrôle opérationnel .
Développer les oliveraies en particulier et la filière agroalimentaire et agricole au Maroc, en général, devenir agrégateur pour le tournesol et le colza… les ambitions du groupe français sont nombreuses. Au-delà, la pénétration du marché marocain lui permettra de développer les exportations et les implantations directes, commerciales et industrielles, dans le bassin méditerranéen et en Afrique. Philippe Tillous-Borde revient sur la stratégie que compte déployer Lesieur France dans la région.
- Avec le rachat de 41% de Lesieur Cristal, quelles sont vos ambitions pour le secteur oléicole marocain?
- Philippe Tillous-Borde: Investir sur le marché marocain de l’huile constitue en soi une belle ambition. L’huile de table est un produit de base de l’alimentation au Maroc, et ce marché profite de la croissance démographique et de l’amélioration du pouvoir d’achat.
Nous avons bien sûr l’ambition d’assurer le développement de Lesieur Cristal. Lesieur, filiale de Sofiprotéol est un acteur majeur sur le marché européen de l’huile d’olive. Lesieur pourrait par exemple aider Lesieur Cristal à développer ses oliveraies.
Nous voulons également développer la filière agroalimentaire et agricole au Maroc. Lesieur Cristal, dans le cadre du Plan Maroc vert, est «agrégateur» pour l’olive. Nous souhaitons qu’elle puisse devenir également «agrégateur» pour le tournesol et le colza. Par ailleurs, nous sommes présents au Maroc dans la fabrication d’aliments pour les animaux d’élevage, avec notre filiale Glon Sanders.
- Quel est l’intérêt de Sofiprotéol dans cette opération?
- Le rachat de Lesieur Cristal illustre notre stratégie d’internationalisation. Sofiprotéol, entreprise financière et industrielle de la filière française des huiles et des protéines végétales, a plusieurs activités industrielles représentant un chiffre d’affaires de 5,6 milliards d’euros (ndlr: près de 62 milliards de DH): trituration des graines et raffinage d’huile; raffinage et conditionnement d’huiles alimentaires avec Lesieur; production de biodiesel; chimie végétale et nutrition animale. Nous voulons développer ces activités hors des frontières, l’Europe et le bassin méditerranéen étant les deux principaux axes privilégiés.
- Quels sont vos projets à l’international et en Afrique?
- Le développement international de Lesieur Cristal fait partie de nos projets. Lesieur a déjà un partenariat avec Lesieur Cristal puisque les deux sociétés sont co-actionnaires de Lesieur Tunisie. Plus globalement, une stratégie commune entre Lesieur et Lesieur Cristal permettra de développer les exportations et les implantations directes, commerciales et industrielles, dans le bassin méditerranéen et en Afrique.
- Comptez-vous préserver la même équipe dirigeante ou bien allez-vous procéder à des changements?
- Avec 41% de Lesieur Cristal, nous avons le plaisir de devenir l’actionnaire de référence et d’avoir le contrôle opérationnel. Nous connaissons bien la direction générale et les équipes de Lesieur Cristal avec lesquelles nous avons travaillé très étroitement dans le cadre de partenariats. Nous connaissons leurs compétences et leur professionnalisme. Aussi suis-je fondé à penser que le Conseil d’administration prendra les décisions dans un esprit de continuité puisqu’il rassemble Sofiprotéol et des partenaires marocains avec lesquels un pacte a été conclu.
- Que pensez-vous de l’opération de cession par SNI de 35% des parts restantes en Bourse?
- Je laisse à SNI le soin de s’exprimer sur ce sujet. Pour notre part, nous sommes satisfaits de notre niveau de participation car il nous permet de contrôler opérationnellement Lesieur Cristal. Nous ne souhaitons pas à ce stade dépasser ce seuil de détention.
"article par dans l'economiste du 25/7/2011"
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