C’est un secteur en pleine croissance avec un énorme potentiel à l’avenir. Nous parlons ici de la grande distribution. Le secteur a connu ces dernières années un fort développement.
En effet, le secteur est passé de 15 magasins en 2000 à plus de 224 en 2012, avec un objectif de 600 en 2020. Cette évolution se traduit par une part d’environ 15% de la consommation nationale. Les 85% restants sont encore couverts par ce que l’on appelle le marché traditionnel, composé de détaillants, ambulants, grossistes, et demi-grossistes. Ces dernières années, tous les formats existants dans le monde se sont installés au Maroc. Aux hyper et supermarchés se sont ajoutés les «discounters» (BIM) et les «cash and carry» (Atacadao). Tous ces formats sont amenés à grignoter des parts de marchés aux circuits traditionnels à travers la saturation des grandes villes et la multiplication des ouvertures dans les petites et moyennes agglomérations. Ce rythme accéléré des ouvertures permettra au secteur de rapidement se développer. Experts et industriels anticipent que la grande distribution représentera 30% de la consommation nationale à l'horizon 2025, tiré notamment par la démographie, la croissance du taux d’urbanisation et l’évolution des comportements d’achat des consommateurs.
Stratégies différenciées des acteurs
Par ailleurs, six enseignes sont aujourd'hui présentes sur le marché, et sont détenues par quatre opérateurs. Le groupe SNI, détenteur de Marjane et Acima, fait office de leader incontesté en s’octroyant à lui seul 65% des parts de marché grâce à l’enseigne Marjane.
Leader historique du segment hyper avec 50% de part de marché, il jouit d’une forte notoriété, d’une force de frappe (puissance d’achat) et d'une taille critique qui lui donne une longueur d’avance par rapport à ses concurrents en termes de marge, de capacité de financement de son expansion et d’attrait pour les fournisseurs et les grands industriels. Arrivé au Maroc en 2009, BIM a réalisé un démarrage fulgurant qui le positionne d’ores et déjà comme le premier concurrent à la fois des enseignes GMS et du détaillant. Aujourd’hui, le nombre de magasins BIM est estimé à 120 (essentiellement à Casablanca), et la croissance annuelle du chiffre d’affaires frôle les 35%, à tel point qu’il fait de l’ombre au segment des supermarchés, qui subit l'impact de leurs performances à Casablanca.
En effet, le concept fait mouche avec le consommateur qui y trouve une simplicité de l’offre, un bon positionnement prix sur les catégories de base ainsi qu’un environnement «moderne» (self service, caddy, etc.) à proximité de chez soi. Le principal challenge de BIM est de parvenir à une croissance profitable. Concurrent direct de SNI dans la grande distribution, Label vie, propriétaire des enseignes Carrefour et Atacadao, possède près de 28% des parts. Dernier arrivé sur le marché marocain, Atacadao se positionne à mi-chemin entre l’hypermarché et le discounter avec une offre réduite de produits, un positionnement prix très compétitif dans des magasins austères. Sa particularité réside dans le fait qu’il cible à la fois les consommateurs à faible pouvoir d’achat et les professionnels (en particulier les détaillants) à travers un prix à l’unité et un prix à la caisse.
L’enseigne Atacadao est bien partie pour devenir le premier concurrent des grossistes partout au Maroc. Suite à la conversion réussie des huit magasins Metro et des premiers résultats encourageants du magasin de Fkih Bensaleh, (ouvert en juillet dernier), le groupe envisage un rythme d’ouverture soutenu sur les moyennes et petites agglomérations.
Taille critique
Sur les six enseignes de la grande distribution, Aswak Essalam, du groupe Ynna Holding ne concentre que 8% de parts de marché. Il faudrait dire que le groupe n’a pas encore atteint la taille critique (seulement 12 magasins) lui permettant d’obtenir les meilleures conditions auprès des fournisseurs. S’agissant du segment supermarché toutes enseignes confondues (Carrefour, Acima et indépendants), il doit faire face à trois défis majeurs, à savoir la forte concurrence de BIM au niveau de la proximité, la concurrence des hypermarchés sur le plan de l’offre produits et du prix, et la profitabilité du modèle (coûts élevés du foncier, de la logistique et de la structure par rapport aux revenus escomptés).
Par Les Eco
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