MARCHÉ DU LAIT : PREMIÈRE BAISSE DE PRODUCTION EN 40 ANS!

Formation et Réglementation
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5% EN MOYENNE AU NIVEAU NATIONAL

4 ANS DE RETARD DANS LE CONTRAT-PROGRAMME

 

Pour la première fois en 40 ans, la production du lait sera en baisse cette année. C’est du moins ce que prévoit l’Association nationale des éleveurs de bovins (Aneb). Seddik Zniber, président de l’Aneb, estime que le marché va finir l’année sur une baisse de production de 5% en moyenne sur l’ensemble du territoire. «Ce recul est attribué à la mauvaise saison agricole en 2012 et au renchérissement des facteurs de production», explique Zniber. Les 400.000 vaches qui produisent quotidiennement  du lait en plus des 200.000 autres qui en produisent au printemps sont en baisse de régime. Une situation que les producteurs commencent à sentir au niveau de leur usine. C’est le cas notamment de Copag. «Nous enregistrons actuellement une baisse de production de 50 tonnes par jour», confie Moulay M'hamed Loultiti, président de Copag. La situation est d’autant plus alarmante que les objectifs tracés par le plan Maroc Vert semblent de plus en plus difficiles à atteindre. «Les industriels ont opéré cette augmentation des prix pour maintenir leur production», souligne Zniber. Pour le président de l’Aneb, le contrat-programme a pris 4 ans de retard dans son déploiement. Et l’enjeu est de taille. Le secteur du lait permet la création de 460.000 emplois permanents et génère un chiffre d’affaires de 8 milliards de dirhams par an. Si les associations de consommateurs dénoncent la hausse des prix du lait, les éleveurs la trouvent insuffisante. 95% sont des petits éleveurs qui ont moins de 5 têtes. Généralement, ils ne disposent d’aucune compatibilité qui leur permet d’intégrer l’amortissement de la vache, ni le loyer dans le coût de revient du lait. « Le coût de production du lait avoisine les 5 DH au Maroc alors qu’il est vendu bien moins cher que cela », regrette Zniber. Ce dernier estime que le rapport de forces est tel que les éleveurs n’ont pas le pouvoir de décider de leur prix de vente. En effet, Centrale Laitière, à elle seule, collecte 50 à 60% de la production du lait. L’opérateur historique a généré un chiffre d’affaires de 6,7 milliards de DH en 2012. La filiale de Danone dispose également du prix d’achat le plus faible (2,80 DH). Conséquence : beaucoup d’éleveurs préfèrent écouler leur production dans des laiteries (Mahlaba) qui ne disposent pas toujours des meilleures conditions d’hygiène. D’autant plus que ces dernières n’ont qu’une capacité limitée d’absorption. Centrale Laitière est de plus en plus challengée par la coopérative du Souss Copag. Sous la marque Jaouda, la coopérative traite 650.000 litres de lait par jour pour un chiffre d’affaires de 2,5 milliards de DH. Le troisième opérateur du marché n’est autre que Safilait qui opère sous la marque Jibal. Cette filiale de Fipar (CDG) et de Sopar (Groupe Kettani) dispose d’une production de 600 tonnes par jour et revendique une part de marché de 7%. Son chiffre d’affaires a atteint les 700 millions de DH en 2012. Pour sa part, Colainord, qui est l’opérateur attitré de la région du Nord (Tanger-Tétouan) joue également dans la cour des grands. Il traite quotidiennement 300.000 litres. Dans un objectif d’intégration de l’amont, l’entreprise dispose d’une annexe dédiée à la production d’aliments pour bétail à Kser El Kebir. D’autres opérateurs comme Extralait à Meknès disposent d’une activité centrée sur leur région.

                                               Par L'Economiste 

 

 

 

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