Les faits : La filiale du français Sofiprotéol a réalisé, au premier semestre 2013,
un chiffre d’affaires en hausse de 2% et un bond du résultat net en progression de 38%.
Le leader national des huiles de table a réalisé des performances positives à la fin du premier semestre 2013. Lesieur-Cristal a, en effet, clôturé les six premiers mois de l’année avec un chiffre d’affaires en légère hausse de 2%, à 2,02 milliards de dirhams et un bond du résultat net de 69 millions de dirhams en progression de 38%. Pour la filiale du français Sofiprotéol, ces performances ont été réalisées dans une conjoncture économique «difficile», caractérisée par un manque de liquidités sur le marché. Ce qui aura induit une réduction des stocks chez les intermédiaires. Autre élément qui aura impacté les résultats de l’industriel : les «infiltrations» des produits de la contrebande, via la région de l’Oriental. Selon Lesieur-Cristal, ces produits se sont taillé une part de marché de 5%. À ces deux facteurs s’ajoutent également la «forte concurrence» sur le segment de l’entrée de gamme de l’huile de table et les fluctuations des cours des matières premières. Malgré cette conjoncture, le groupe a poursuivi durant le premier semestre sa politique de développement.
L’opérateur a ainsi lancé son nouveau produit «El Kef», un savon en pâte multi-usages. Une «innovation» venue étoffer l’offre de Lesieur-Cristal sur ce segment, déjà enrichie fin 2012 par de nouveaux produits tels que l’huile d’olive «Al Horra» et le savon liquide «Taous». Rappelons que l’entreprise avait annoncé en 2012 qu’elle vise le lancement de 3 à 4 produits «innovants» par an. L’ambition est de «confirmer le leadership» de la société sur un «segment hautement porteur face à une concurrence redoutable». La société revendique la position de leader de marché sur les segments de l’huile de table et du savon, et ce avec des parts de marchés de 58% et 75% respectivement. Au volet stratégique, l’industriel confirme ses ambitions de vouloir poursuivre sa stratégie axée sur l’exploitation des synergies avec sa maison mère, Sofiprotéol. Elle entend également booster ses ventes à l’export et promouvoir les filières des olives et des graines oléagineuses. En effet, le développement de l’amont agricole figure parmi les priorités stratégiques de Lesieur-Cristal. Le spécialiste de l’huile de table assure s’être déjà engagé dans une stratégie visant à se positionner en tant qu’acteur majeur de la filière oléicole.
«Lesieur-Cristal a mis en œuvre un plan de développement qui permettra d'exploiter à terme plusieurs milliers d’hectares d’oliveraies dans différentes régions du Maroc reconnues pour la qualité de leurs olives. Ces projets présentent tous les atouts nécessaires pour la réussite d’une filière intégrée, moderne et rentable, répondant aux standards de qualité internationaux», lit-on dans un document de Lesieur-Cristal. La société a déjà réalisé des projets de plantation dans la province de Kelaât Sraghna (630 ha) et la région de Meknès (425 ha). À travers l’intégration de l’amont, la société entend ainsi accompagner la mise en œuvre de la stratégie d’agrégation adoptée par le Plan Maroc vert. Sur ce registre, Lesieur-Cristal affirme qu’il a obtenu le certificat d’agrégateur qui atteste du savoir-faire et de l’engagement de l’entreprise, grâce à un programme d’agrégation de 30 000 hectares, dont 2 000 autour de ses plantations. La société aura conclu plusieurs «contrats programmes» avec des exploitants. L’objectif est de leur assurer un accompagnement tout au long du processus de production en apportant son savoir-faire, ses moyens humains et matériels et ses capacités financières. Selon Lesieur, le but est de créer un partenariat gagnant-gagnant qui permettra à l’agriculteur d’améliorer ses rendements et ses revenus.
L’ambition de l’opérateur est d’arriver à produire 3 000 tonnes d’huiles d’olive qui, en plus de satisfaire la demande locale, devraient permettre de satisfaire aux besoins des marchés étrangers notamment les États-Unis. Pour le tournesol et les graines de Colza, la filiale de Sofiprotéol veut atteindre le chiffre de 250 000 tonnes produites à l’horizon 2020. La stratégie de l’entreprise à ce niveau devrait bénéficier du soutien et de l’expérience en la matière du groupe français Sofiprotéol. Pour rappel, les importations du Maroc en tourteaux et huile s’élèvent en moyenne à 8 milliards de dirhams par an. Produire localement 20% de la matière première permettrait, selon l’entreprise, d’économiser 2 milliards de dirhams.
Publié le : 9 Septembre 2013 Par lematin.ma
Pour réagir à ce post merci de vous connecter ou s'inscrire si vous n'avez pas encore de compte.