Le Maroc pourrait recourir à une unité flottante de stockage et de regazéification turque (FSRU) pour faire face à l’augmentation de ses besoins en gaz cet été.
Le ministre turc de l’Énergie, Alparslan Bayraktar, a indiqué dans un entretien accordé à CCN Turk que des discussions sont en cours entre la Turquie et le Maroc pour la location d’une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU). Ce type de navire spécialisé permet de stocker du gaz naturel liquéfié (GNL) et de le regazéifier sur place avant son injection dans le réseau. Cette solution, déjà utilisée par la Turquie pour des opérations d’exportation, pourrait offrir au Royaume une alternative temporaire et flexible pour sécuriser ses besoins énergétiques avant la mise en service de ses futures infrastructures.
Selon le responsable turc, cette coopération s’inscrirait dans un cadre global incluant également la fourniture de GNL. Bayraktar a souligné la complémentarité saisonnière entre les deux pays : « Les mois d’été sont une période où les besoins du Maroc en gaz augmentent, alors qu’en Turquie, la consommation baisse à environ 30 % de notre demande annuelle ». Ce décalage ouvre la voie à un modèle d’échanges énergétiques à la fois souple et rentable.
Une solution transitoire pour accompagner la feuille de route gazière du Maroc
La Turquie, qui dispose de plusieurs unités FSRU déployées à l’international, a récemment mis en place un accord similaire avec l’Égypte pour affréter temporairement ses navires. Ce type de dispositif, mobile et rapidement opérationnel, permet de livrer du gaz liquéfié et de le regazéifier sur place sans attendre la construction d’un terminal terrestre.
Pour le Maroc, cette option turque arrive à un moment charnière. Le Royaume prépare activement le déploiement de sa feuille de route gazière, avec comme pièce maîtresse le terminal de regazéification du port NWM, dont la mise en service est prévue à l’horizon 2027. D’une capacité maximale de 750 millions de pieds cubes par jour, cette infrastructure sera complétée par un réseau national de gazoducs et par la centrale à cycle combiné de Nador (CCGT), estimée à 1 200 mégawatts.
En attendant la concrétisation de ces projets lourds, les FSRU représentent une alternative pragmatique pour soutenir la production électrique et sécuriser l’approvisionnement industriel. Le ministère marocain de la Transition énergétique a d’ailleurs lancé, en avril dernier, un appel à manifestation d’intérêt visant à identifier des partenaires techniques et financiers pour la mise en place de solutions temporaires.
La Société financière internationale (IFC) accompagne le Maroc pour structurer le projet et en assurer la viabilité financière. Dans ce cadre, l’option turque pourrait combiner une FSRU et une barge de production électrique, offrant au Royaume un accès anticipé au GNL et renforçant sa capacité à gérer les pics de consommation.
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