Dans une note adressée à ses clients, la compagnie marseillaise de transport maritime par conteneurs a indiqué qu'elle mettrait en place une nouvelle surcharge de 1 000 DH par conteneur pendant la haute saison pour les cargaisons reefer au départ du Maroc vers toutes les destinations américaines à partir du 15 mai.
L'écosystème du commerce extérieur marocain ne sait plus où donner de la tête. Il a le sentiment d'être à la merci des grands armateurs. D'abord, il y a la décision de Sealand, filiale du géant danois Maersk, de soumettre les importateurs marocains à une nouvelle taxe, appelée "Merchant Haulage".
Cette surtaxe s'élève à 250 DH et est applicable à chaque conteneur transporté par d'autres prestataires.
Ensuite, l'armateur français CMA CGM (3ème compagnie mondiale de transport maritime par conteneurs) suit la même logique puisqu'il a mis en place un nouveau tarif reefer au départ du Maroc vers plusieurs destinations dans le monde.
En effet, depuis le 15 avril, CMA CGM applique une surcharge de 250 $ pour les conteneurs reefer au départ du Maroc vers l'Asie et l'Afrique de l'Ouest. La raison invoquée est le repositionnement des équipements (ERS) pour les marchandises réfrigérées.
En outre, à partir du 15 mai, les exportateurs devront payer un supplément de 1 000 $ par conteneur en haute saison pour les expéditions reefer du Maroc vers toutes les destinations américaines.
Outre le numéro un mondial, Maersk, et le leader marseillais, CMA CGM, l'allemand Hapag Lloyd ne sera pas en reste. Cherfaoui Najib, expert maritime, observe que l'allemand Hapag Lloyd est engagé dans la même stratégie d'augmentation des prix.
Pour preuve, il explique que cet armateur vient de commander 150 000 conteneurs pour 550 millions de dollars, ce qui constitue l'une des plus grosses commandes de conteneurs neufs jamais réalisées par ce transporteur.
Autant dire que le Conseil de la concurrence aura du pain sur la planche, alors que l'écosystème du commerce extérieur tente de contenir les excès des coûts du transport maritime. Ainsi, la Fédération du transport et de la logistique, sous l'égide de la CGEM, étudie un recours auprès du Conseil de la concurrence.
En prenant les devants, la Fédération, qui considère la surenchère tarifaire actuelle comme un abus de position dominante, cherche sinon à endiguer ces excès, du moins à éviter leur répétition.
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