Le conglomérat maritime et pétrolier danois AP Møller-Maersk, confronté à une conjoncture difficile dans ces deux activités, a annoncé jeudi sa scission en deux divisions, énergie et transport.
"Les secteurs dans lesquels nous travaillons sont très différents, et opèrent dans des environnements fondamentalement très différents et concurrentiels", a annoncé le président du groupe, Michael Pram Rasmussen, dans un communiqué.
Le "transport et les services logistiques" seront désormais le coeur de métier du groupe, tandis que les services pétroliers devront trouver "des solutions différentes" dans les deux années à venir, a prévenu le groupe.
Maersk Oil traverse de grosses difficultés. Dans le secteur de l'extraction d'hydrocarbures en mer par exemple, un quart des effectifs ont été supprimés en août.
Le groupe envisage pour ces activités toutes sortes de possibilités, "y compris la séparation des entités de manière individuelle ou conjuguée avec A.P. Møller-Maersk sous forme de coentreprises, de fusions ou d'introduction en Bourse".
Dans le transport maritime, où Maersk Line est numéro un mondial du transport de conteneurs, la situation est à peine plus encourageante du fait des surcapacités du secteur. Au deuxième trimestre, les volumes transportés ont progressé mais les tarifs ont chuté.
Historiquement, Maersk contrebalançait des prix bas du pétrole par la baisse des coûts pour ses navires, ou l'inverse. Mais depuis deux ou trois ans se sont conjuguées la chute des cours des matières premières et celles des prix du transport maritime.
En juin, le conseil d'administration avait chargé le nouveau directeur général, Søren Skou, de réfléchir à la structuration du conglomérat. La séparation des activités dans l'énergie semblait l'option privilégiée.
"C'est positif étant donné la rentabilité supérieure des transports et de la logistique, et c'est la confirmation de ce que, je pense, les investisseurs souhaitaient depuis un certain temps", a déclaré à l'agence de presse Ritzau un analyste de la maison de courtage Alm Brand Markets, Michael Friis Jørgensen.
La scission ouvre une période de spéculation sur les actifs pétroliers de Maersk, notamment dans l'immense champ norvégien Johan Sverdrup et au Qatar.
"Le plus probable, si on regarde la structuration du marché, est qu'il va y avoir une compagnie pétrolière qui va se pencher sur les activités pétrole, y compris Johan Sverdrup, qui constitue une partie importante de cette division, et qui va faire une offre sur Maersk Oil", a affirmé à Ritzau un analyste de la banque Nykredit, Ricky Steen Rasmussen.
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