L'Australie bloque trois cargos suspects à destination de l'Iran

Sécurité Maritime
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SYDNEY, 4 fév 2010 (AFP) - L'Australie a bloqué trois cargos suspects à destination de l'Iran en vertu d'une loi nationale contre la prolifération nucléaire, a annoncé jeudi le Premier ministre Kevin Rudd, sans divulguer la date de ces interceptions.

Le ministre de la Défense John Faulkner a invoqué la loi sur les armes de destruction massives pour immobiliser les bateaux, a précisé M. Rudd."Si vous regardez quelle menace l'Iran fait peser sur la paix régionale et mondiale avec son programme nucléaire, il n'y a pas d'autre alternative qu'une action internationale ferme dans des domaines tels que celui-ci", a déclaré M. Rudd au groupe audiovisuel public ABC.
"Nous estimons que la sécurité nationale et les intérêts de l'Australie sont aussi à ce prix", a-t-il ajouté. L'Australie a agi de la sorte "car nous estimons que nous devons assumer un rôle de citoyen responsable au plan international".
"Si vous considérez l'état du programme nucléaire militaire de l'Iran et leur constant pied de nez à l'Agence internationale de l'énergie atomique(AIEA) et, plus largement, à la communauté internationale entière...Il n'y a pas d'autre choix que de continuer à suivre une ligne de fermeté", a-t-il poursuivi.
Le chef du gouvernement australien n'a pas divulgué la date des interceptions et le contenu des cargos bloqués mais, selon le journal The Australian, ces interceptions ont eu lieu au cours des derniers mois.
Au moins un bateau transportait des pompes qui auraient pu être utilisées pour le refroidissement de centrales nucléaires, ajoute le journal.
L'enrichissement d'uranium est au centre d'un conflit entre l'Iran et les Occidentaux, qui redoutent que Téhéran, sous couvert de son programme civil, ne cherche à produire de l'uranium suffisamment enrichi pour construire une arme atomique. L'Iran a toujours démenti un tel projet.
L'Iran a réaffirmé mercredi qu'il était prêt à échanger une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible hautement enrichi (20%) dont il a besoin pour son réacteur de recherche de Téhéran.
Ces déclarations ont provoqué des réactions prudentes dans les capitales occidentales qui ont entamé des discussions sur des sanctions internationales contre Téhéran pour sa politique nucléaire.
L'Iran avait rejeté en novembre une proposition du groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) sur l'envoi de la plus grande partie de son stock d'uranium en Russie et en France pour y être transformé en combustible pour son réacteur de Téhéran.

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