Effective depuis le 15 août dernier, l’augmentation du prix du lait de près de 0.5 Dhs/litre n’a pas encore été...
digérée par le consommateur marocain. Alors que le département de l’Agriculture n’est pas une préoccupation importante pour de nombreux foyers, cette énième augmentation vient ponctionner son pouvoir d’achat, déjà mis à mal. «Cette hausse de 6%, la première depuis janvier 2009, correspond à une moyenne de près de 1,5% par an, soit un niveau sensiblement identique au taux d’inflation enregistré sur la période qui se situe à 1,2%», a expliqué Akhannouch, devant la commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants. Cet argument aurait été acceptable si les salaires étaient aussi indexés sur l’inflation. Se voulant rassurant, le ministre déclarant que 60% de cette hausse seront réorientés vers les petits agriculteurs, tout en rappelant que la flambée du prix du bétail, du fourrage, du gasoil et d’autres intrants de production sur le marché mondial, sont à l’origine de cette augmentation. Cette dernière risque de créer de nouvelles tensions sociales, d’autant plus qu’elle coïncide avec la veille de la rentrée scolaire et tout ce que celle-ci suppose comme débours.
En effet, la série des augmentations a concerné plusieurs produits de grande consommation tels l’huile, les légumineuses, le café, le riz, les pâtes, le poisson… Résultat, le panier de la ménagère ne se cesse de rétrécir au moment où son coût augmente. Ce qui est sûr, c’est que cette augmentation va encore réduire la consommation du lait, déjà assez faible, des Marocains. Pour autant, le lait, riche en calcium (il couvre les ¾ de nos besoins), est un aliment indispensable pour une alimentation équilibrée, car sans lui nous sommes exposés à des carences et, sur le long terme, des problèmes de santé.
En effet, même si elle a augmenté durant les cinq dernières années de près de 7.5 %, la consommation du lait des Marocains reste en deçà des recommandations de l’OMS. Avec seulement 55 litres environ de lait par an et par habitant, le Marocain est loin derrière le voisin Tunisien, ou encore les habitants des pays du Golfe qui sont parmi les plus grands consommateurs de lait dans le monde.
Au Maroc, c’est le lait blanc qui domine, avec 957 millions de litres consommés en 2012. La production nationale couvre près de 90% des besoins du marché, et les importations un peu moins de 10 %. Le marché est partagé entre trois principaux opérateurs, la Centrale Laitière, Copag (Jaouda), et Safilait (Jibal). Le premier se taille près de 63% de part de marché, avec la plus importante collecte de la production nationale. L’entreprise a enregistré un CA de de 6,7 milliards de DH en 2012. Le deuxième représente une part de marché de 25%, avec une capacité de production journalière de près de 650.000 litres de lait ; elle a réalisé un CA de 2,5 milliards de DH durant l’exercice précédent. Enfin, le troisième opérateur, de plus en plus visible sur le marché, représente une part de 7% et réalise un CA de 700 millions de DH en 2012. Le reste du marché est partagé par les produits importés Best Milk (Président), Nido (lait en poudre de Nestlé), etc.
Il convient de rappeler que cette hausse intervient alors que les deux principaux opérateurs s’étaient engagés à ne pas répercuter les augmentations des intrants sur leur prix. Le Conseil de la Concurrence a entrepris une enquête sur ce dossier, mais cela ne risque pas de changer grand-chose pour la bourse du consommateur, puisque le Gouvernement a déjà acté l’augmentation.
publié le 12/09/2013
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