Malheureusement l’histoire qui va suivre n’est ni une fiction, ni un scénario catastrophe, mais bel est bien la réalité tragique qui se passe dans une des régions les plus sensibles du Royaume et dans un secteur stratégique pour l’économie nationale.
Depuis bientôt trois ans, le groupe OMP et la région de Tan Tan font l’objet, pas seulement d’une politique d’exclusion systématique de tous les programmes du gouvernement visant la promotion du secteur de la pêche maritime, mais également d’agissements inexpliqués de la part du Département de la Pêche Maritime et son Ministre de tutelle.
Une mise à mort programmée
Aujourd’hui, notre présent et notre avenir ayant été sciemment hypothéqués, nous dénonçons ouvertement les agissements du Ministre de la pêche maritime qui a employé tous les moyens de l’Etat en vue de neutraliser toute dynamique de développement du groupe OMP et par conséquent nuire irrémédiablement à l’économie halieutique de la région de Tan Tan et pour preuve :
Non satisfait d’avoir exclu la région de Tan Tan du plan HALIEUTIS, le Ministre de tutelle, pourtant maintes fois sollicité, n’a dans un premier temps manifesté aucun intérêt à la stratégie de redéploiement industriel vitale pour la survie du groupe OMP, mais s’est plutôt au fur et à mesure du temps évertué à contrer systématiquement les différentes démarches initiées par l’entreprise pour sauvegarder l’outil de production et les milliers d’emplois y afférents.
Cet activisme visant à empêcher la mise en œuvre des projets de valorisation de la ressource halieutique et de construction navale portés par le groupe OMP, à savoir Sardine.ma et Maroc Naval, n’a été en réalité qu’une succession de manœuvres cyniques pour précipiter la destruction des 2200 emplois existants et l’obstruction à la création de 3600 postes nouveaux.
Ainsi, à chaque fois que le groupe OMP proposait des solutions concrètes pour parer à un affaiblissement de l’entreprise aux conséquences potentiellement irrémédiables et éviter l’arrêt d’activité, le Ministre de la pêche et son département se sont délibérément opposés à celles-ci auprès des institutions publiques, de même que plusieurs supports journalistiques se sont appliqués à relayer des accusations fallacieuses et préjudiciables, faisant écho à une véritable campagne de désinformation et de lynchage médiatique commanditée à l’encontre du groupe OMP.
Cette attitude incompréhensible a été poussée jusqu’à l’incitation par le département de la pêche des salariés de l’entreprise à se désolidariser de celle-ci en alléguant que les banques n’ont plus confiance dans la société et en exhortant les partenaires sociaux à assigner en justice le président de l’OMP, tout en les assurant de l’issue favorable d’une telle démarche et en leur annonçant qu’un repreneur des navires et du personnel existe à condition que le dirigeant de l’entreprise se désiste.
Les ambitions légitimes de la région de Tan Tan
Malgré le manque d’attractivité sur le plan de la compétitivité territoriale de la région de Tan Tan, le groupe OMP a fait le choix sur instructions des Plus Hautes Autorités du Pays de s’installer dans les Provinces du Sud, le principal objectif étant d’y développer de la valeur ajoutée et des emplois à terre à partir de la ressource pêchée en Mer. Aucune autre société de pêche marocaine ou étrangère opérant dans les eaux territoriales du Royaume ne peut se prévaloir d’une telle contribution au développement du tissu productif des Provinces du Sud, l’aptitude de l’essentiel des armements hauturiers ayant été de se replier sur le port d’Agadir.
Ainsi, dés son installation dans la région de Tan Tan, le groupe OMP s’est trouvé dans l’obligation de supporter des investissements lourds en substitution à l’Etat Marocain dans des infrastructures de base : production électrique, dessalement d’eau de mer, construction de logements, école et surtout l’édification d’un chantier naval moderne, le second en importance après celui de Casablanca.
Ces investissements qui ont totalisé plus de 3,3 milliards de dirhams ont non seulement placé le groupe OMP au rang de principal investisseur privé dans les Provinces du Sud, mais également permis d’impulser une véritable dynamique de développement industriel au niveau d’une région socio économiquement sensible, propulsant ainsi Tan Tan au rang de deuxième port de pêche du Royaume.
Cet état de fait est d’autant plus singulier qu’aujourd’hui, même dans le cas de marinas qui ne génèrent que des activités saisonnières, les pouvoirs publics prennent en charge la réalisation de telles infrastructures portuaires en soutien aux promoteurs privés.
Aussi, en dépit de surcoûts évalués à 1,367 milliards de dirhams liés à l’implantation dans une région défavorisée, les efforts du groupe OMP ont permis de générer et maintenir pendant plus de 30 ans quelque 2200 emplois directs dans la région de Tan Tan, ce qui représente près du tiers de l’ensemble des emplois industriels dans toutes les provinces du Sud estimés par le CESE à 7134 emplois salariés.
Priver une région de perspectives d’avenir
Cette impulsion du groupe OMP à l’essor économique et sociale de la région de Tan Tan lui a valu d’être un modèle de développement à l’avant-garde de la régionalisation avancée prônée par le Souverain et mise en avant par le CESE dans ses différents rapports sur les provinces du Sud. La prospérité de celle-ci a fait également de sa population un exemple de civisme et d’attachement à l’intégrité territoriale du Royaume.
Aujourd’hui, c’est cette dynamique de développement portée par les projets ambitieux du groupe OMP pour la région de Tan Tan qui est visée. Alors, que la stratégie HALIEUTIS, a pêché par un manque de rééquilibrage territorial dans la création de valeur et d’emplois générés par la richesse halieutique, le dynamisme de la région de Tan Tan constituait une alternative crédible au schéma de concentration voulu par le Ministre en charge du secteur.
Cette politique mise en œuvre par le département de la pêche est en contradiction totale avec les conclusions des différents travaux de la commission Royale consultative sur le modèle de régionalisation avancée qui ont prôné un développement régional équilibré de l’ensemble du territoire national. D’ailleurs, les députés de la nation, soucieux d’évaluer l’impact productif de l’effort de pêche dans les provinces du sud, se sont dernièrement autosaisis à travers une commission d’enquête parlementaire à ce sujet.
Une politique qui mérite sanction
Aujourd’hui, au moment où la bonne gouvernance n’est plus un luxe mais une obligation, le temps de l’expérimentation dans des dossiers aussi sensibles comme l’emploi, les provinces du sud, ou le secteur de la pêche maritime, n’est plus permis à nos responsables. La nouvelle constitution adoptée le 1er Juillet 2011 a fait du principe de la reddition des comptes un élément fondamental de la nouvelle organisation de la gestion des affaires publiques.
Aussi, le Ministre en charge du secteur de la pêche maritime ne peut aucunement se dérober de ses responsabilités car les faits sont têtus et la vérité immuable.
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