Projet de Loi de finances 2011: le détail du plan d’action du département de la pêche

Pêche
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L’enveloppe budgétaire globale allouée au domaine de la Pêche Maritime, au titre de l’année budgétaire 2011, s’élève à 570 062 000 DH ventilée comme suit :

Dépenses de personnel……...………………………….. 150 062 000 DH

Dépenses de matériel et dépenses diverses……………… 90 000 000 DH

Dépenses d'investissement……………………………... 330 000 000 DH

L’année 2010 a été marquée par le lancement effectif de la nouvelle stratégie du secteur de la Pêche Maritime baptisée « Halieutis », visant à doter le secteur halieutique d’un plan d’action organisé et à promouvoir les investissements dans ce secteur.

A titre de rappel, le secteur de la pêche maritime contribue de 2% à 3% au Produit Intérieur Brut (PIB), de 10% en valeur des exportations nationales et emploie un effectif de plus de 660.000 personnes dont 170.000 emplois directs, soit 1,5% de la population active et 490.000 emplois indirects. Ce secteur génère un chiffre d’affaires moyen de l’ordre de 16,3 milliards de dirhams dont 70% réalisé à l’export et permet de garantir un revenu au profit de 3 millions de personnes.

La stratégie envisagée se propose d’atteindre, à l’horizon 2020, les principaux objectifs suivants :

  • un triplement du PIB pour atteindre 22 Milliards de dirhams ;
  • une réduction du poids de l’informel d’un ratio de près de 50 % à un niveau inférieur à 15% ;
  • un quasi triplement du chiffre des exportations des produits de la mer de 1,2 Milliard $US à 3,1 Milliards $US ;
  • une hausse de la part de marché mondiale de 3,3% à 5,4% en explorant de nouvelles destinations ;
  • un relèvement de la consommation locale du poisson de 10 kg à 16 kg par an.

Pour ce faire, la stratégie « Halieutis » s’appuie dans sa mise en œuvre sur une approche axée sur les trois composantes essentielles ci-après :

La durabilité en vue d’assurer une exploitation pérenne des ressources halieutiques pour les générations présentes et futures et ce, à travers le renforcement et le partage de la connaissance scientifique, l’aménagement des pêcheries sur la base de quotas, l’adaptation et la modernisation de l'effort de pêche ainsi que le développement de l'aquaculture identifiée comme étant un moteur de croissance majeur du secteur ;

La performance par la dotation du secteur des infrastructures, des outils d’exploitation et de l’organisation nécessaires pour obtenir une qualité optimale des débarquements à la commercialisation. Il s’agit essentiellement de dédier des espaces portuaires à la pêche et en assurer une gestion efficace à travers leur gestion par un opérateur global, renforcer l'attractivité des halles à marée, structurer et dynamiser le marché intérieur autour des marchés de gros et de détail et développer les infrastructures et les équipements de débarquement de façon à atteindre un taux de 95 % des ressources débarquées contre 5 % en 2009 et atteindre un volume de production de 1,6 million de tonnes ;

La compétitivité des produits et leur haute valorisation sur des marchés porteurs en orientant les industriels vers ces marchés et en leur facilitant l'accès aux matières premières et en créant trois pôles de compétitivité industrielle au Nord, au Centre et au Sud du Royaume.

Depuis la mise en œuvre de la stratégie en septembre 2009, le département de la Pêche Maritime a réalisé d’importantes avancées en matière de mise en œuvre de sa nouvelle stratégie. Ces avancées peuvent être résumées par axe stratégique comme suit :

En matière d’appui à la pêche artisanale, une opération de remplacement de 197 barques détruites, dans le port d’Agadir suite aux intempéries survenues en février 2010, a été réalisée en faveur de 800 pêcheurs pour un montant avoisinant les 12 MDH ;

En matière d’infrastructure de pêche, la construction d’une digue a été achevée au niveau du Point de Débarquement Aménagé (PDA) de Fnideq ainsi que celle d’une fabrique de glace au PDA de Skhirat ;

En matière de plans d’aménagement, il a été procédé au lancement des plan d’aménagement des petits pélagiques dans le stock C, des algues marines et de la crevette et merlu ;

En matière de gestion de la flotte de pêche, l’interdiction d’utilisation des filets maillants dérivants pour la pêche des poissons et des autres espèces halieutiques a été consacrée par la loi n° 19-07 modifiant et complétant le dahir n° 1-73-255 du 23 novembre 1973 formant règlement sur la pêche maritime, (promulguée par le dahir n° 1-10-122 du 16 juillet 2010) et confortée par la mise en place des mesures d’indemnisation et de supervision de la destruction de ces filets dans le cadre d’une convention conclue, le 1er juillet 2010, entre les départements chargés des Finances et de la Pêche Maritime et l’Office National des Pêches pour un coût global de 130 MDH. La réflexion est également avancée en matière d’ajustement de la flotte de pêche opérationnelle artisanale, côtière et hauturière et de révision du Plan Ibhar de façon à assurer à sa mise en œuvre les meilleures conditions de réussite ;

En matière de mareyage, le département de la Pêche Maritime est en cours de finalisation du statut du mareyeur ;

En matière de renforcement et d’actualisation de l’arsenal juridique régissant le secteur, deux projets de lois relatifs au mareyage et à la création de l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture ont été finalisés et sont en cours d’adoption par le Parlement ;

En matière de contrôle des débarquements et des ports, une procédure de certification des captures a été élaborée dans le cadre du plan national de contrôle intégré de façon à garantir un contrôle plus strict sur les ressources halieutiques pêchées et débarquées ;

En matière de définition d’un plan de traçabilité tout au long de la chaîne de valeur, une étude de définition des procédures de traçabilité de la filière de la pêche a été lancée dans la perspective d’accroître la qualité et la valeur ajoutée des produits de la mer ;

En matière de développement de la recherche halieutique de pointe et ciblant l’aquaculture, un état des lieux de la situation des stocks a été établi et son suivi a été confié à l’Institut National de la Recherche Halieutique ;

En matière de labellisation et de promotion commerciale, l’action dudit département s’est focalisée, en 2010, sur l’identification des pêcheries sujettes à l’éco-certification et sur la réalisation d’un benchmark en matière de marketing institutionnel et des offres de services à fournir aux professionnels dans l’optique de la création d’un véritable outil de veille technologique et de promotion commerciale dédiée aux produits de la mer et la mise en place d’un système d’éco-certification des pêcheries ;

En matière de mise en place de pôles de compétitivité, une association a été créée pour prendre en charge l’animation du projet d’Haliopolis d’Agadir de façon à accélérer la mise en œuvre dudit projet;

En matière de formation, il a été procédé au lancement de l’étude relative à l’élaboration du schéma directeur de la formation dans les industries de pêche. Au titre de l’année 2010, le nombre de lauréats des établissements de formation a atteint un effectif de 1.500 ;

En matière de développement de l’aquaculture, le département de la Pêche Maritime a réalisé un benchmark sur l’état des lieux du secteur aquacole dans quatre pays ainsi qu’un état des lieux du secteur de l’aquaculture au Maroc ainsi qu’une cartographie des activités aquacoles. L’année 2011 sera marquée par la poursuite du programme d’investissement lancé ces dernières années et qui concernent les domaines d’intervention ci-après :

Le renforcement des infrastructures de pêche côtière et artisanale à travers :

  • la poursuite des travaux de construction des points de débarquement aménagés (PDA) au niveau des ports d’El Jadida, d’Inouaren et d’oued Laou entamés en 2010 ;
  • le parachèvement de la réalisation d’un foyer de marins à Al Hoceima et de l’aménagement d’une cale de halage dans les PDA de Sidi Boulfdaile et Rkount ;
  • le lancement de la construction et de l’équipement d’une unité de valorisation des produits de mer dans le PDA de Sidi Boulfdaile ;
  • la poursuite de la construction des villages de pêcheurs de Beddouzza et Chmaala ;
  • l’achèvement des travaux d’aménagement et de construction des délégations des Pêches Maritimes de Tanger, d’Agadir, d’Aila, de Sidi Ifni et de Laayoune ainsi que la réalisation de la construction des sous délégations des Pêches Maritimes de Tarfaya, Tan-Tan, Imessouane,
  • Nador, Ras Kebdana, Mohammedia, Casablanca, Safi et Al Hoceima ;
  • La réalisation de l’antenne médicale et des garderies maritimes à Dakhla, Essaouira et Mdiq ;
  • l’acquisition d’une vedette de sauvetage et l’aménagement des aires de pose pour le sauvetage.

La consolidation de la protection de la ressource halieutique et de la recherche scientifique par le bais d’actions qui répondent aux besoins stratégiques de préserver et de valoriser la ressource halieutique et de contribuer à la dynamique de développement des zones concernées. Parmi les principales actions envisagées, il y a lieu de citer :

  • l’intensification des opérations de contrôle des débarquements ;
  • la mise en place du « plan pélagique » qui concerne cinq espèces à savoir la sardine, la sardinelle, le maquereau, le chinchard et les anchois ;
  • la poursuite du développement de l’action de l’Institut National de Recherche Halieutique qui bénéficie d’une subvention de l’Etat de 59,185 MDH, au titre de l’année 2011, en vue de lui permettre la réalisation de son programme d’action portant sur :

v  le renforcement de ses capacités d’évaluation des potentialités des ressources halieutiques à travers la réalisation de campagnes de prospection ;

v  l’amélioration des connaissances du secteur sur la biologie,

v  l’écologie des ressources et la dynamique des écosystèmes ;

v  la consolidation des études d’impact relatives aux mesures de gestion et de développement de l’évaluation des stocks des captures ;

v  la mise à niveau des laboratoires centraux et la réalisation d’un laboratoire de référence à Tanger et la poursuite de la mise en état du navire ACHARIF AL IDRISSI de recherche.

La poursuite du programme « IBHAR », dont la mise en œuvre a été entamée en 2008 avec un financement de 5 milliards de dirhams, avec pour principal objectif l’amélioration des revenus des marins pêcheurs et de leurs familles ainsi que des conditions d’exercice de la pêche artisanale et côtière. Une réflexion à mi-parcours a été engagée pour une révision des modalités de mise en œuvre de ce programme de façon à lui assurer les meilleures conditions de réussite.

L’accompagnement de la mise en œuvre du contrat performance conclu entre l’Etat et l’Office National des Pêches et prévoyant, pour la période 2009-2012, un investissement global de l’ordre de 4 milliards de dirhams financé comme suit : 759 MDH par un investissement propre de l’ONP, 1,7 milliard de dirhams par l’Etat, 891 MDH par le MCC et 407 MDH par l’Union Européenne. Ce programme d’investissement touchera l’organisation de la commercialisation, le développement du secteur et la modernisation de l’entreprise.

Le renforcement des compétences et des qualifications des ressources humaines du secteur à travers l’amélioration des formations professionnelles proposées par les six établissements de formation maritime.

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