Quel mauvais sort guette notre secteur maritime et portuaire ? Alors que le secteur maritime marocain vit l’une de ses plus pires crises, qui remet en question son existence même après plus de 60 ans à cause de facteurs structurels et conjoncturels , voilà que le fleuron du secteur portuaire marocain et méditerranéen le port de Tanger Med qu’on croyait jusque là immunisé avec une résilience prouvé à la crise mondiale, vacille sous l’effet d’une crise sociale que personne n’arrive pas à comprendre.
Un syndicat, en l’occurrence l’UMT est entrain de lancer une OPA, qui ne dit pas son nom sur l’effort de milliers de personnes qui ont concourut depuis bientôt dix ans pour hausser le complexe portuaire de Tanger Med au rang de plateforme mondiale du commerce internationale. Comment un syndicaliste inconnu du reste, peut hypothéquer d’une manière anarchique l’avenir pas seulement d’un projet Royal, mais surtout la crédibilité d’une nation que même le printemps arabe n’a pas pu faire douter.
Ainsi à l’origine du problème, des revendications salariales des opérateurs du terminal d’EUROGATE TANGIER qui jugeaient qu’ils étaient moins bien payés que leur confrère du terminal d’APM TERMINALS. Après plusieurs grèves répétitives et des mois de négociations avec leur direction, un accord est finalement trouvé sous les auspices de TMSA dont l’arbitrage en faveur des travailleurs a été décisif. Mais, il semblerait qu’au lieu de comprendre le parti pris de TMSA en faveur d’une revalorisation salariale comme une volonté d’assurer une sortie par le haut pour le syndicat celui-ci a été interprété comme un signe de faiblesse. L’accord qui accordé de nombreux acquis (+55% d’augmentation des salaires, instauration de nouvelles primes, 13éme mois) est rejeté par le syndicat et la grève reprend de plus belle. La direction générale d’EUROGATE qui a été poussée cet accord n’en revient pas et décide le 11 novembre la suspension de toutes ses opérations, l’ensemble des navires devant faire escale à Tanger Med sont détournés au grand bonheur des espagnols au port d’Algesiras. Craignant l’effet domino sur son terminal, APM TERMINALS réduit elle aussi le volume de son activité qui ne dépasse guère 3 à 4 navires par semaine.
La direction de TMSA plus habituée à la gestion des succès, semble dépassée par les événements. Le ministre de tutelle Mr Karim GUELLAB pourtant prompt a être associé à tout ce qui concerne le complexe portuaire de Tanger Med se fait lui aussi discret sur le sujet. Le défaut de gouvernance du secteur maritime et portuaire marocain décrié depuis longtemps par les operateurs nationaux et aujourd’hui pointé clairement du doigt par les plus grands operateurs mondiaux du secteur.
Moral de l’histoire, il ne suffit pas de construire un port pour s’improviser comme nation maritime, encore faut-il en avoir les hommes.
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