La récente décision de l’ANP d’augmenter significativement les droits de ports a remis au gout du jour la nécessité d’une évaluation objective de la reforme portuaire.
Hausse des frais de magasinage, Hausse des droits de ports, Hausse des surestaries, Allongement des délais de séjours, Monopole de fait de certains operateurs, Hausse des tarifs des services portuaires, c’est le bilan noir de presque une décennie de mise en œuvre de la soi-disant reforme portuaire sensée redonner plus de compétitivité aux ports marocains.
Au final, la réforme n’a été ni plus ni moins qu’une grosse opération de communication plus qu’une véritable reforme, et pour preuve, celle-ci accuse plusieurs retards.
Ainsi au niveau du port de Casablanca, premier port ou celle-ci a été lancée, plusieurs activités portuaires n’ont pas encore fait l’objet de régularisation comme le pilotage, alors que pour d’autres comme le remorquage, celle-ci n’a été réalisée qu’au prix d’une forte augmentation de ses tarifs.
Dans les autres ports du Royaume, comme Agadir ou Nador, la reforme avance à reculons, aussi vite annoncée celle-ci est vite oubliée ou simplement abandonnée, dans les autres ports comme Mohammedia ou Jorf Lasfar, la reforme est totalement absente puisque les operateurs historiques gardent jalousement leurs monopoles de fait sans possibilité d’avoir une concurrence. L’ANP n’arrive même pas à régulariser les concessions avec les exploitants comme cela a été mis en avant par le rapport de la cour des comptes.
Ainsi, avant d’augmenter par une simple décision les droits de ports, l’ANP aurait du au moins recalculer le cout de passage portuaire à l’image de ce que la Banque Mondiale avait fait en 2006, au lieu de cela l’agence a préféré faire l’économie de cet exercice qui aurait permis de mettre à nu ses assertions sur la baisse du cout de passage portuaire.
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