Qu’est-ce qu’un P&I Club ?
Association à but non lucratif d’armateurs partageant les mêmes intérêts. Créé pour la première fois au milieu du XIXe siècle. C’est un club d’assurance mutuelle. Ce n’est pas une société anonyme. Les membres armateurs contrôlent la société de gestion par l’intermédiaire d’un conseil élu. Douze clubs composent le groupe international des assureurs P&I, assurant 90 % de la flotte mondiale.
Les principales fonctions du P&I Club sont les suivants :
-protéger les membres des réclamations de tiers,
-couvrir les responsabilités de tiers, par ex. maladie de l’équipage et blessures corporelles,
-indemniser un membre de ses pertes.
Ce qui est possible grâce à un vaste réseau de correspondants et d’experts dans le monde ainsi qu’à une organisation basée sur des règles précises.
En ce qui concerne les membres d’équipages, les règles applicables du club sont :
Règle 3.1.1 Blessure, maladie ou décès de l’équipage, Responsabilités en cas de blessure, de maladie ou de décès de membres de l’équipage.
Règle 3.1.2 Rapatriement, Responsabilités relatives au rapatriement de membres de l’équipage.
Règles 3.1.3 Dépenses de relève, Dépenses nécessairement encourues pour convoyer des remplaçants pour remplacer le membre d’équipage décédé, frappé d’incapacité ou débarqué à la suite d’une blessure, d’une maladie ou d’une désertion. Les salaires ne sont récupérables que lorsqu’ils sont versés aux remplaçants, en attendant et pendant le rapatriement.
Deux sortes de coûts sont générés en cas de blessure/maladie :
-coûts directs : transport, traitement, indemnisation
-coûts indirects : perte d’exploitation, recrutement, heures supplémentaires, prime d’assurance, gestion
Les coûts engendrés sont de 30 à 50.000 dollars mais peuvent atteindre des montants bien supérieurs.
Il y’a un intérêt évident pour la sécurité et le bien être des équipages à bord. Les armateurs et les assureurs ont très peu d’influence sur les coûts d’évacuation, de soins médicaux et de relève. Et la position du club est d’être solidaire par défaut.
Les défis auxquels nous sommes confrontés :
Le suicide est la première cause de décès des marins. En général, la santé mentale est affectée par l’isolement social, la longueur des voyages, la fatigue, la séparation d’avec la famille et les amis, la pression accrue sur les individus, le manque de cohésion de l’équipage, le manque de congés à terre, le harcèlement et les brimades, l’emploi précaire.
Les mauvaises performances à bord sont liées aux problèmes de santé mentale, problèmes liés à l’utilisation des réseaux sociaux/internet. De plus, la politique zéro alcool affecte l’interaction sociale à bord.
Que faire/organiser pour améliorer le bien-être des gens de mer ?
De nombreuses entreprises de terre utilisent la concurrence, le travail d’équipe et le désir naturel de gagner, en combinaison avec des incitations financières, pour promouvoir des comportements spécifiques souhaités. Il peut s’agir de : défis de perte de poids, événements de sports d’équipe (plaisir, meilleures relations à bord, environnement compétitif), défis basés sur la forme physique, programmes de sevrage tabagique. Tout cela peut facilement être déployé en mer.
Conclusion :
Les gens de mer doivent être physiquement et mentalement capables de répondre aux besoins du système de sécurité. Le bien être est donc crucial pour l’efficacité des systèmes de sécurité. Les armateurs et les gestionnaires devraient avoir une norme de base de bien être pour leurs équipages dans l’intérêt de la sécurité.
Le Standard Club a produit une édition spéciale sur le bien être des marins qui peut être téléchargée gratuitement sur le site web du Standard Club : www.standard-club.com
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