Les eaux du Nigeria sont citées comme l'une des plus dangereuses au monde, enregistrant la majorité des attaques de pirates ces dernières années. Face à ce fléau, la première puissance économique du continent a renforcé son déploiement militaire pour endiguer le phénomène. Les assureurs restent cependant sceptiques.
La demande du Nigeria d'être retiré de la liste des eaux les plus risquées pour les assureurs maritimes n'a pas abouti. Vendredi 18 juin, Bashir Jamoh, le directeur général de l'Agence nigériane d'administration et de sécurité maritime (NIMASA), a plaidé en ce sens.
Il a justifié son geste par l'impressionnant arsenal de guerre déployé au début du mois dans le cadre du projet Deep Blue visant à protéger les voies navigables du pays.
Mais dans un récent courriel, Neil Roberts, responsable du secteur maritime et de l'aviation à la Lloyd's Market Association, une place de marché londonienne regroupant plusieurs compagnies d'assurance, a déclaré que ces efforts ne sont "pas suffisants pour rassurer les équipages, les propriétaires ou les assureurs."
Selon lui, le retrait attendu de la liste, qui permet aux assureurs de facturer des primes d'assurance plus élevées pour couvrir les navires transitant dans les eaux nigérianes, "ne se produira pas pour le moment".
Cela suggère qu'"il existe un risque accru pour les navires et les équipages et, jusqu'à ce que ce risque soit clairement éliminé, le Nigeria restera une zone répertoriée".
En 2020, 95 % des enlèvements maritimes mondiaux ont été enregistrés dans le golfe de Guinée, selon le Bureau maritime mondial (BMM).
Avec plusieurs groupes armés opérant dans le delta du Niger, le Nigeria reste, selon certains experts, un bastion pour ces attaquants qui pratiquent l'enlèvement contre rançon.
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