Avec les incertitudes, les bouleversements et les innovations que connait le secteur automobile, dont l’émergence des véhicules électriques et l’attendue hausse de leur part de marché en Europe, aux États-Unis et en Chine, le moment d’atterrir sur ce marché dynamique n’a jamais été aussi propice. Pour l’industrie marocaine, il s’agit d’une occasion idéale pour fabriquer des véhicules entièrement nouveaux et prendre part de la chaine de valeur mondiale de ce marché lucratif tout en favorisant le “Made in Morocco”.
Les tendances du marché automobile marocain montrent un accru pour la fabrication locale des composants, auquel vient s’ajouter la volonté de produire entièrement les voitures au niveau national. Preuve en est, la présentation à SM le Roi de la voiture de “Neo Motors”, une société détenue par des capitaux marocains, et du prototype d’un véhicule à hydrogène de la société NamX, nommé HUV (Hydrogen Utility Vehicle), qui souligne la volonté du Souverain d’encourager et de promouvoir les initiatives entrepreneuriales nationales pionnières et les capacités créatives, particulièrement de la jeunesse marocaine, que ces projets incarnent.
Si le secteur automobile est historiquement international, de nombreux enjeux entraînent et renforcent la tendance à la fabrication locale. Il s’agit notamment de la nécessité d’aligner l’automobile avec les objectifs de la souveraineté industrielle, de promouvoir la recherche et développement (R&D) dans cette sphère et d’éviter les longs délais de livraison ou les perturbations des chaînes d’approvisionnement dans le contexte actuel.
En effet, la période post-Covid est marquée par les dérèglements la chaîne de production automobile, d’autant plus que plusieurs fabricants de microprocesseurs se sont retrouvés dans l’incapacité de répondre à la demande mondiale grandissante, d’où la pertinence des nouveaux arrivages sur le marché.
Ces initiatives, qui interviennent en application de la vision clairvoyante de SM le Roi en matière de développement durable et de promotion des énergies renouvelables, notamment la filière émergente de l’hydrogène vert, répondent également aux exigences de durabilité de la chaîne de production automobile.
Par ailleurs, les récents chiffres de l’Office des changes font état d’une hausse des exportations du secteur automobile de 44,8% à près de 33,92 milliards de dirhams (MMDH) à fin mars 2023, ce qui démontre de l’importance de cette filière dans l’économie marocaine.
Cette évolution, explique l’Office, fait suite à l’augmentation des ventes de tous les segments du secteur, à savoir, le segment de la construction (+45,2%), celui du câblage (+47,3%) et celui de l’intérieur véhicules et sièges (+32,8%).
Le secteur automobile, en effet, demeure l’une des industries qui contribuent le plus à l’économie nationale, et sa promotion constituera un grand coup de pouce à la souveraineté économique et industrielle du Royaume.
Concrètement, l’établissement d’un écosystème national de production automobile met en jeu une multitude de tâches avec un degré élevé de sous-traitances et de livrables. La construction d’une nouvelle usine entièrement à partir de rien et le maintien de sa productivité nécessitent un paysage juridique favorable, la disponibilité des programmes de financement et une main-d’œuvre qualifiée et formée dans de nombreux domaines d’expertise, ce qui signifie d’importantes opportunité d’emplois et un cadre juridique en amélioration pour aux normes de sécurité et de qualité ou aux réglementations climatiques.
À cet égard, deux conventions pour le renforcement de la formation dans l’industrie automobile ont été signées, le 23 mars à Rabat, par le ministre de l’Inclusion Economique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, la Directrice Générale de l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT), Loubna Tricha, le Directeur Général Renault Group Maroc, Mohamed Bachiri, et le Directeur Général de la société SNOP-Groupe FSD Maroc, Tajeddine Bennis.
Sekkouri avait souligné à cette occasion, l’importance de la formation dans le secteur, le qualifiant de locomotive de préparation et de mobilisation des compétences.
Aussi, le Maroc, conscient de ces nombreuses potentialités des segments automobiles, a signé, en mars, deux accords avec Renault Maroc pour renforcer la formation dans l’industrie.
Toutefois, s’il est nécessaire d’orienter la fabrication automobile vers l’industrie nationale, il n’en est pas moins important de multiplier les partenaires de fabrication de véhicules afin de bénéficier de l’infrastructure nécessaire à la production, accéder à un écosystème établi, et s’adapter aux normes de qualité technologique et de durabilité.
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