Depuis le début de la pandémie, le secteur industriel marocain a mobilisé la totalité de ses capacités, installations et usines vers la production d'équipements médicaux et de produits sanitaires nécessaires et rares.
Cette réorientation provisoire a permis d'éviter une stagnation complète du secteur, et a permis de maintenir une dynamique à temps pour la relance de l'économie au second semestre 2020.
Aujourd'hui, le secteur industriel national est pleinement opérationnel alors que s'ouvre le deuxième trimestre annuel.
Le Haut Commissariat au Plan (HCP) a émis une étude du premier trimestre, et a publié ses prévisions pour les différents sous-secteurs industriels au Maroc.
Pour le premier trimestre 2021, la production de l'industrie manufacturière a connu une légère baisse dans les branches de l'industrie automobile et de la " Fabrication d'autres matériels de transport ".
Cette baisse est attribuée à la faiblesse de la demande, indique le rapport.
En revanche, l'emploi serait stable. "Globalement, le taux d'utilisation des capacités dans l'industrie manufacturière s'établit à 75%."
L'industrie automobile marocaine a prospéré au cours de la dernière décennie et constitue l'un des principaux piliers de l'économie du pays. Les rendements du secteur devraient augmenter, car le Maroc donne la priorité à l'amélioration de la compétitivité par une intégration locale profonde et parvient à maintenir ses parts de marché à l'exportation.
Le secteur industriel a connu une augmentation de la production de l'industrie alimentaire et de la fabrication de produits métalliques, à l'exception des branches de fabrication de machines et d'équipements.
Les entreprises manufacturières prévoient une augmentation de la production, note l'étude du HCP. Cette prévision est le résultat d'une augmentation notable de l'activité de l'industrie alimentaire et de l'industrie chimique.
L'emploi dans l'industrie manufacturière devrait rester stable pour le prochain trimestre.
Les rendements dans l'industrie extractive ont augmenté au cours du premier trimestre de cette année, en raison d'une demande "supérieure à la normale", indique le HCP.
Les entreprises minières et de carrières s'attendent à ce que leur production reste stable pour le reste de l'année en raison d'une stagnation de la production de phosphate. Aucun changement majeur n'est attendu au niveau de l'emploi.
L'industrie de l'énergie a connu une légère baisse, rapporte le HCP.
La production du secteur a également enregistré une baisse de son taux d'emploi malgré le maintien d'une demande "normale".
La demande a diminué de 5 % en 2020 en raison de la pandémie. Cette baisse a été constatée dans différents sous-secteurs : 9 % pour le pétrole, 8 % pour le charbon, 3 à 5 % pour le gaz et 2 % pour l'électricité. La fluctuation de la demande d'énergie s'explique également par une diminution des investissements dans ce domaine, qui atteindra 18 % en 2020.
Le HCP prévoit également une augmentation attribuable à l'essor de la production et de la distribution nationale d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné rapporte la même source. L'emploi devrait suivre la tendance du premier trimestre et enregistrer une baisse supplémentaire.
Le gouvernement marocain comptait sur ses investissements dans le secteur des énergies renouvelables, pour contrer cette évolution de la demande mondiale. Mais les prévisions des professionnels ne se sont pas concrétisées, en raison de la faible compétitivité des prix sur le marché mondial. Le gouvernement a également souligné que son secteur des énergies renouvelables est principalement orienté vers la propre consommation d'énergie du Maroc, alors que le pays tente de faire la transition vers un approvisionnement en électricité entièrement durable.
Les entreprises du secteur de l'environnement prévoient également une augmentation de la production pour le prochain trimestre, en particulier dans les activités de collecte, de traitement et de distribution de l'eau. En outre, une stabilité est attendue en ce qui concerne le nombre d'employés.
Grâce à un taux d'utilisation des capacités de 83%, l'industrie environnementale a enregistré des rendements sectoriels élevés pour ce premier trimestre. Le HCP a également attribué ce chiffre d'affaires à une croissance de l'activité dans le secteur de la collecte, du traitement et de la distribution de l'eau.
Le secteur marocain de la construction a enregistré une légère baisse d'activité au cours du dernier trimestre en raison de la faible demande et des multiples plans de construction arrêtés à la lumière de la pandémie de COVID-19. Les taux d'emploi du secteur ont également enregistré une baisse substantielle et le taux général d'utilisation des capacités s'élève à 62%.
"Les attentes des chefs d'entreprise du secteur de la construction pour le deuxième trimestre de 2021 laissent entrevoir une stabilité globale de l'activité", conclut le rapport du HCP.
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