Le secrétaire d'Etat chargé du Transport, Najib Boulif a exposé, jeudi à Paris, la stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026 et notamment l'axe relatif au transport professionnel et l'entreprise.
Dans ce volet, l'accent est notamment mis sur la formation à la fois qualifiante et continue pour les conducteurs professionnels, a expliqué M. Boulif qui intervenait dans le cadre d'une conférence internationale sur le rôle de l'entreprise en matière de sécurité routière organisée par la Prévention Routière Internationale (PRI) sous le thème: "Quelle responsabilité de l’entreprise en matière de sécurité routière ?"
Le secrétaire d'Etat a aussi évoqué la nécessité d'avoir une approche participative au niveau de l'entreprise pour sensibiliser et faire en sorte que la composante sécurité routière soit une composante de rentabilité, relevant que dans chaque dirham investi en sécurité routière, il y a un retour de 1,5 à 1,6 Dh.
La sécurité routière ne doit pas donc être perçue comme une charge mais une opportunité pour l'entreprise, a-t-il plaidé, notant en outre que la grande entreprise marocaine du transport est déjà sensibilisée contrairement aux entreprises opérant dans d'autres secteurs.
Il à, cet égard, insisté sur l'importance d'inciter ces entreprises à faire de la sécurité routière une priorité, ajoutant également que les très petites et les moyennes entreprises restent peu sensibles à la sécurité routière.
Boulif a aussi déploré certaines pratiques liées à la fois aux comportements des conducteurs de ces entreprises mais aussi au niveau du management de ces entreprises qui ne respectent pas le temps de repos de ces conducteurs, faisant observer qu'il y a aussi le problème relatif au paiement par les entreprises les contraventions et les PV de leurs chauffeurs.
Il a en outre appelé les entreprises à ne plus recruter de conducteurs professionnels dans le secteur informel.
Pour sa part, Benacer Boulaajoul, secrétaire permanent du Comité national de prévention des accidents de la circulation et président du PRI, une association fédérant les structures nationales dédiées à la sécurité et à la prévention routière, s'est dit honoré d'être le premier président hors Union européenne de cette association créée en 1959 et qui œuvre à promouvoir la sécurité routière au niveau mondial.
Dans une déclaration à la MAP, M. Boulaajoul a par ailleurs souligné que le Maroc est parmi les pionniers à aborder la thématique liée au management du risque routier en entreprise, notant que l'objectif étant de convaincre le milieu professionnel et les entreprises que l'investissement dans la sécurité routière est bénéfique en permettant de gagner des vies mais aussi en termes de notoriété et de compétitivité pour les entreprises.
Chaque année, dans le monde, plus d’1,25 million de personnes perdent la vie dans un accident de la route, selon l'Organisation Mondiale de la Santé. Cette hécatombe pèse lourd sur le produit intérieur brut de la plupart des pays (de 1 à 7%) et nuit considérablement au développement économique, puisque la route est très souvent la première cause de mortalité liée au travail. Néanmoins, cette composante est rarement évoquée dans les campagnes de lutte contre l’insécurité routière, même si elle guide parfois les politiques nationales.
Dans la plupart des pays, ce sont les entreprises de transport routier qui initient cette démarche de prévention en exigeant des formations spécifiques pour leurs chauffeurs et en encadrant davantage la durée du travail.
Cette conférence avait pour objectif d'alimenter le débat afin de renforcer le rôle de l’entreprise dans l’amélioration de la sécurité routière. Les interventions ont permis de passer en revue les systèmes de prévention, les bonnes pratiques et d’identifier des outils d’action pour une meilleure maîtrise par l’entreprise des accidents de la circulation.
La conférence a connu la participation des organisations membres de la Prévention Routière Internationale, d'organisations internationales tels que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) et l’Organisation Mondiale du Transport Routier (IRU), des représentants du secteur privé, ainsi que des membres de la Société Civile.
Pour réagir à ce post merci de vous connecter ou s'inscrire si vous n'avez pas encore de compte.