Halieutis 2020 : Coup de projecteur sur une stratégie au plus fort de ses réalisations

Halieutis
Typography

Agadir – Il n’y a pas eu photo. Les chiffres annoncés à l’occasion du 3ème salon international “Halieutis” confirment que la stratégie phare de l’économie nationale, Halieutis 2020, avance à pas sûrs sous le signe triptyque de la durabilité, la performance et la compétitivité.

A mi-chemin, la stratégie Halieutis, chiffres à l’appui, aurait atteint un pourcentage de réalisation indéniable, voire inattendu, tant au niveau de la promotion des métiers et des ressources de la mer que du renforcement de la compétitivité et de la durabilité de cette filière.

La production halieutique a, en effet, atteint 1,3 million de tonnes en 2014, tous segments de pêche confondus, ce qui équivaut à environ 82 pc de l’objectif assigné pour 2020. Une donne confortée par la valeur de la première vente des captures de la pêche artisanale et côtière qui s’est établie, elle, à un chiffre historique de 6 MMDH en 2014, soit une hausse de 10 pc par rapport à 2013.

Quant aux exportations, ils se chiffrent au niveau historique de 15,5 MMDH en 2014, en hausse de 7 pc en valeur et de 4 pc en volume par rapport à 2013, un montant correspondant à environ 57 pc du niveau attendu en 2020, qui est de 3,1 milliard de dollars.

En conséquence, la valeur ajoutée de l’activité pêche maritime (hors industrie dont le chiffre n’est pas disponible) a progressé de 33 pc entre 2009 et 2013 pour atteindre 8,3 milliards de dirhams en 2013 (chiffres Bank Al Maghrib), soit plus 7 pc par an en moyenne, alors que les investissements privés dans l’industrie de valorisation ont totalisé 1,7 milliard de dirhams entre 2009 et 2014, une progression annuelle moyenne de 12 pc.

Halieutis s’impose, ainsi, en tant qu’approche intégrée, qui prend en compte les enjeux mondiaux du secteur de la pêche et qui est focalisée à la fois sur la ressource, l’élément humain, les infrastructures et le produit, car toute industrie est vouée à l’échec en l’absence de gestion durable des ressources et de valorisation créatrice d’emplois et de richesse, a lancé le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, visiblement confiant lors d’un point de presse, jeudi, dans le cadre du salon Halieutis, placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI.

Si l’édition 2015 est placée sous le thème “la mer est l’avenir de l’Homme”, c’est justement pour illustrer la vision de la stratégie Halieutis, conçue de manière à faire de la pêche maritime un moteur de croissance de l’économie marocaine et, ce faisant, offrir des perspectives d’avenir aux Marocains tant en termes d’emplois que d’opportunités d’investissement.

Dans cette optique, l’impératif de la durabilité a inscrit cette stratégie dans une double action: renforcer la connaissance scientifique pour comprendre et suivre l’évolution des stocks et gérer la ressource sur la base de plans d’aménagement.

C’est ainsi que l’Institut national de recherche halieutique (INRH) a procédé en contrats-programmes avec les acteurs de la filière et œuvré au renforcement des moyens logistiques d’intervention, ce qui a permis, en termes de nombre de jours de mer, de passer de 220 jours en 2009 à 421 jours en 2014.

La flotte d’intervention dans la zone littorale est quant à elle passée de 9 unités en 2009 à 16 en 2014, alors qu’un projet d’acquisition d’un nouveau navire de recherche davantage adapté pour un suivi exhaustif des ressources et de leurs écosystèmes est en cours de finalisation.

A la faveur de ces mesures, qui ont mobilisé un investissement de 80 MDH, le taux de couverture de la ressource par des plans de gestion a atteint 85 pc à fin 2014 contre à peine 5 pc en 2009, selon M. Akhannouch.

Par ailleurs, et dans le cadre d’un plan de traçabilité visant notamment à lutter contre la pêche INN (Illicite, Non déclarée et Non réglementée), 2.194 navires de pêche ont été équipés de balises de géo-localisation (VMS) et le centre national de surveillance des navires de pêche a été largement modernisé.

Parallèlement, une procédure de certification électronique des captures a été mise en place pour assurer la traçabilité des produits de la pêche le long de la chaine de valeur, en plus d’un Plan national de contrôle de la pêche maritime qui est en cours d’élaboration.

S’agissant du programme IBHAR, destiné à la modernisation de la flotte artisanale et côtière et qui a mobilisé une subvention totale de 115 MDH, il a permis la mise à niveau de 490 barques et 148 navires ayant bénéficié de subventions en ce sens.

Au niveau des infrastructures de débarquement, le Programme de construction d’infrastructures de débarquement et de commercialisation, destiné à l’amélioration des conditions de travail et de vie des pêcheurs artisans, les côtes marocaines ont vu 43 villages de pêcheurs et de points de débarquements aménagés pour un budget total de 2,1 MMDH.

En outre, un réseau de halles de nouvelle génération a été construit à travers l’Office national des pêches, qui a amorcé un programme de création de 13 halles modernes, dont la halle de Tan Tan, inaugurée en début de semaine et dotée de 3 fabriques de glace et de plusieurs installations de froid. Un réseau de 10 marchés de gros de poisson a été également mis en place.

Aussi, et dans un souci d’amélioration de la qualité des produits de la pêche, des ports de pêche ont été équipés en contenants normalisés (5 millions de caisses et 24 tunnels de lavage installés) et les industries soumises à un cahier des charges exigeant.

En matière de commercialisation, une stratégie de marketing des produits de la mer a été mise en œuvre et déclinée aux niveaux national et international, à travers notamment l’accompagnement des opérateurs sur les marchés présentant des potentiels de développement pour leurs produits.

Force est de constater, de ce fait, que le secteur de la pêche maritime a connu, dans ses composantes pêche et valorisation, un bond indéniable.

Des progrès attendus pour les prochaines années devraient ancrer davantage ce secteur comme l’une des locomotives de développement de l’économie nationale, notamment avec les projets lancés en matière de promotion de l’aquaculture et de l’investissement et de la création d’emplois dans les provinces du Sud.

Pour réagir à ce post merci de vous connecter ou s'inscrire si vous n'avez pas encore de compte.